Le futur de François Bayrou s'écrit-il à Matignon ? Un peu plus de six mois après sa nomination au poste de Premier ministre, l'actuel maire de Pau était l'invité du Grand Jury RTL - Le Figaro - Public Sénat - M6, ce dimanche 29 juin.
Il s'est notamment exprimé sur la motion de censure déposée par le Parti socialiste qui sera votée le 1er, estimant qu'il s'agissait d'une "blague". "Le PS fait une censure pour montrer qu'il est dans l'opposition", a-t-il lancé.
"Le Parti socialiste a été un très grand parti politique français. [...] L'organisation partisane qui répand ce courant arrive à des errements, que même certains de ses membres dénoncent", a ajouté le Premier ministre.
Cependant, il faudrait que le Rassemblement national se joigne au PS pour que la censure ait une chance d'être adoptée. Interrogé sur cette question, François Bayrou a annoncé n'avoir "aucune assurance, d'aucune sorte" que les députés RN protègeront ou non son gouvernement. Tout le monde menace, mais qui s'occupe de la situation du pays ?
S'il doit faire face à cette motion de censure, c'est à cause de l'échec de son conclave sur la réforme des retraites et du refus du Premier ministre de donner le dernier mot au Parlement.
Si aucun compromis n'a pu ressortir des discussions entre les partenaires sociaux, François Bayrou l'assure, le conclave "n'a pas été un échec, on a été à l'extrême bord d'un accord".
Désormais, le gouvernement "prendra ses responsabilités", a-t-il assuré. Une façon d'expliquer qu'il comptait reprendre la main sur les avancées et trancher lui-même les derniers points laissés indéterminés par la négociation.
Autre dossier sur lequel François Bayrou dit vouloir se pencher : la proportionnelle aux élections législatives. Il compte présenter un texte en fin d'année ou début 2026 et assure qu'il "y aura une majorité à l'Assemblée nationale".
En revanche, faire adopter ce texte sera loin d'être chose aisée, car il existe des "sensibilités différentes" au sein du socle commun, reconnaît-il. Les Républicains y sont vivement opposés et leur président, Bruno Retailleau, a affirmé qu'il refuserait de "porter" une telle réforme. Horizons y est également opposé et Renaissance a indiqué que ses militants seront interrogés. Pour le moment, seul le MoDem se dit convaincu.
Le Premier ministre défend une proportionnelle intégrale par département comme en 1986, alors que depuis l'instauration de la Ve République (à l'exception des législatives de cette année-là), les députés sont élus au scrutin majoritaire à deux tours.
François Bayrou a également appelé à des actions concrètes en faveur de l'écologie et de la lutte contre le changement climatique, jugeant que des moyens d'y parvenir sont "à portée de main".
Interrogé sur les "reculs" au sein de la classe politique des thèmes liés à la protection de l'environnement, le Premier ministre a reconnu que "l'attention se déplace". "Ce que pensent la plupart des élus assez souvent, c'est que [...] l'écologie va imposer un recul dans nos modes de vie. Et moi je crois le contraire", a-t-il déclaré. Et "il faut arriver à partager avec nos concitoyens et avec les élus l'idée que des chemins énergétiques, des chemins pour l'écologie sont à portée de la main", a-t-il ajouté.
Selon lui, "on ne s'intéresse pas aux actions qui peuvent permettre de protéger la population", notamment des effets du changement climatique comme les canicules, alors que la France subit une vague de chaleur depuis le 19 juin. Il a notamment cité le verdissement des villes pour lutter contre les îlots de chaleur liés à la bétonisation ou la géothermie, qu'il voit comme une "source d'énergie extraordinaire" pour rafraîchir les logements.
Il souhaite également une "reprise en main" au niveau politique de la "gestion de l'eau" pour "bien définir une politique de l'eau" qui "préserve la nature, les milieux naturels et la biodiversité, et en même temps pour que les agriculteurs puissent avoir une vision de leur avenir au lieu de les condamner perpétuellement".
Le locataire de Matignon a également défendu son travail quotidien, réfutant les accusations parues dans la presse d'organisation d'apéritifs ou de dîners à rallonge, des "accusations destinées à nuire", selon lui.
"Venez voir s'il y a des apéros. Jamais. S'il y a des dîners qui traînent en longueur. Jamais. Ce n'est pas comme ça que je vis. Je vis frugalement", s'est-il indigné. "Je n'ai jamais de dîner politique", a-t-il insisté, assurant travailler "de 7 heures et demie du matin jusqu'à minuit, tous les jours".
Le leader centriste, à Matignon depuis décembre, est régulièrement taxé d'immobilisme face à une situation politique d'une grande complexité puisqu'il n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
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