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ÉDITO - Réforme des retraites : "La qualité au travail s’est dégradée", selon Alba Ventura

En cette journée de mobilisation contre la réforme des retraites, concentrons-nous sur notre rapport au travail. Comment lui redonner du sens ?

La réforme des retraites.
La réforme des retraites.
Crédit : Lionel BONAVENTURE / AFP
ÉDITO - Réforme des retraites : "La qualité au travail s'est dégradée", selon Alba Ventura
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L'invité de RTL - Alba Ventura
Alba Ventura - édité par Marie-Pierre Haddad
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Jour de mobilisation contre la réforme des retraites. Est-ce que travailler a encore un sens ? Un peu de provocation... Mais pas plus que Sandrine Rousseau lorsqu’elle affirme qu’il faut travailler moins parce que "plus on travaille plus on émet de carbone", ou lorsqu’elle défend "le droit à la paresse" et déclare que "le travail est une valeur de droite".


Dans CGT, le T, c’est pour "travail". Et le travail, à l’origine est bien une valeur de gauche. Mais on ne va pas refaire un cours d’histoire. Il me semblait simplement qu’il y avait un aspect de la réforme des retraites que l’on avait occulté : c’est la dimension du travail, le sens du travail.

Quid de l'épanouissement au travail ? Est-ce que l’on se sent utile au travail ? Est-ce que le travail permet de développer sa créativité, son intelligence, de favoriser ses relations sociales ? Est-ce que l’on se pose la question de sa contribution à la société ? Est-ce que le travail ce n’est pas donner un sens à sa vie ? Avoir une position, avoir une responsabilité sociale ?

Armer les dispositifs de pénibilité

Je parle de tous les boulots. Que l’on soit coiffeur, caissière, agent administratif, soudeur, profs, que l’on soit dans la maintenance, ou agriculteur, aide- soignant. Il n’y a pas de boulots inutiles. Je ne sais pas si cette notion d’utilité, la valeur du travail, a encore un sens alors que l’on entend de plus en plus parler d’ennui au travail, de démission silencieuse.

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Bien sûr le Covid est passé par là, et a changé pour beaucoup le rapport au travail. Mais travailler, c’est toujours créer de la richesse et c’est toujours participer à la solidarité. Attention, je ne suis pas en train de dire que les gens ont tort de s’opposer à la réforme des retraites et je pense qu’il faut armer les dispositifs de pénibilité, de carrières longues, et pour les femmes, qui touchent presque 30% de moins que les hommes à la retraite et je pense aussi à tous ceux qui se rapprochaient du départ et qui doivent continuer encore 1 an ou 2. 

Renverser la vapeur, ne pas vivre son travail comme une épreuve, une souffrance

Je me demande si finalement aujourd’hui le plus épanouissant ce n’est pas de penser à sa retraite plutôt qu’à son travail. La qualité au travail qui s’est dégradée. Aujourd’hui, on trouve plus difficilement les compensations, les contreparties qui faisaient qu’un travail difficile, répétitif, était acceptable. Un exemple que j’ai souvent entendu, un salarié qui fait de la maintenance dans un entrepôt est moins valorisé depuis que tout est robotisé. Il n’a plus aucune utilité dans l’organisation de son travail, la seule chose qu’on lui demande, c’est d’aller vite.


Ça met moins en valeur ses compétences. Ça veut dire qu’à côté de la réforme des retraites, il faut absolument mener ce chantier qui consiste à redonner du sens au travail. Renverser la vapeur, ne pas vivre son travail comme une épreuve, une souffrance. Ne pas avoir le sentiment que ce n’est qu’à la retrai