ÉDITO - Guerre en Ukraine : l'Europe est "un paillasson", regrette Étienne Gernelle

Les présidents des États-Unis et de la Russie se sont entretenus au sujet de la guerre en Ukraine, mercredi 12 février. C'est officiel, nous sommes un paillasson. Donald Trump et Vladimir Poutine sont partis pour s'entendre tous les deux, passant allègrement au-dessus de notre tête.

En 2015, les accords de Minsk concernaient déjà l'Ukraine. Au centre de la photo, il y avait François Hollande et Angela Merkel. Là, ni Emmanuel Macron ni Olaf Scholz ne sont dans le coup. Jean-Noël Barrot a déclaré mercredi soir qu’il n'y aurait pas de paix durable sans les Européens. En réalité, il ne faut pas s’étonner d’être tenus à l’écart.

Même si l’Europe a fourni une majorité de l’aide à l’Ukraine, elle n’a pas été capable d’être décisive. Et l’économie de guerre vantée notamment par Emmanuel Macron est largement restée une vue de l’esprit. La réalité c’est que nous sommes spectateurs de notre destin et de notre sécurité.

"Nous sommes seuls face à la Russie"

Si l’on croit que Vladimir Poutine est du genre à s’arrêter tout seul, si on croit qu’on peut l’apaiser en lui laissant croquer un bout de l’Ukraine, on n’a rien compris au personnage. L'autre message de l’administration Trump, c’est que nous sommes seuls face à la Russie. 

Le nouveau chef du Pentagone, a affirmé à Bruxelles que les pays européens devront à l’avenir assurer une part "écrasante" de l’aide civile et militaire à l’Ukraine. Cela fait des années que l’Amérique dit à l’Europe qu’elle doit se prendre en main. Avant même la réélection de Donald Trump, même Barack Obama avait commencé un pivot vers l'Indopacifique et vers la Chine. 

Donald Trump a demandé que nous dépensions 5% de notre PIB pour la Défense, ce qui est totalement irréaliste. On est plutôt à 2%, il faudrait aller vers les 3%. L’Europe procrastine, elle espère toujours que l’Oncle Sam va continuer encore un peu. Là, l’échéance arrive.