Retraite à 64 ans : "Revenir sur cette réforme n'est pas tabou", estime Olivier Bost

À la veille du discours de politique générale de François Bayrou, le mot "retraite" est sur toutes les lèvres. L'exécutif est prêt à revoir en partie la réforme passée en force en 2023 par le gouvernement Borne pour s'assurer de la non-censure d'une grande partie de la gauche.

Les arbitrages du Premier ministre sont attendus après une semaine d'intenses discussions à Bercy. "Ça a encore discuté tout le week-end. Il y a des discussions entre le Parti socialiste, les Écologistes, les Communistes et le nouveau ministre de l'Économie Éric Lombard (...) Au sein même du gouvernement, il y a aussi eu des réunions entre François Bayrou et ses ministres. Une réunion s'est même tenue vendredi 10 janvier avec Emmanuel Macron", a indiqué Olivier Bost. 

Pour le chef du service politique de RTL, "c'est la preuve que c'est en train de bouger. Revenir sur la réforme des retraites n'est pas tabou".

Sur Franceinfo, le patron des sénateurs socialistes Patrick Kanner a évoqué, à défaut d'une abrogation de cette réforme, une suspension de l'application du report progressif de l'âge de départ de 62 à 64 ans, pendant six mois, le temps d'une renégociation avec les partenaires sociaux. 

Qu'est-ce-qui coûte le plus cher ? Est-ce d'avoir une nouvelle réforme des retraites ? Ou ne pas avoir de budget ?

Olivier Bost, chef du service politique de RTL

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Selon la Caisse nationale d'assurance vieillesse, abroger le recul de l'âge de la retraite coûterait 3,4 milliards d'euros en 2025 et près de 16 milliards en 2032. Le PS propose de mettre à contribution le Fonds de réserve des retraites créé à la fin des années 1990, à hauteur de 2 à 3 milliards d'euros cette année. 

"Qu'est-ce qui coûte le plus cher ? Est-ce d'avoir une nouvelle réforme des retraites ? Ou ne pas avoir de budget ? Car aujourd'hui, nous payons plus cher l'argent que nous empruntons tous les jours que le Portugal, l'Espagne et la Grèce", a fait savoir Olivier Bost.

À gauche comme au sein de la majorité, certains s'attendent à un geste en direction des socialistes, des écologistes et des communistes, afin de les convaincre de ne pas voter la motion de censure déposée par La France insoumise (LFI), qui sera examinée jeudi ou vendredi. Pour Olivier Bost, "si le PS dit ne pas voter de censure contre François Bayrou, il n'y aura pas de censure, neutralisant donc le Rassemblement national et LFI. L'arme de la censure devient un pistolet en plastique pour ces deux partis politiques". 

Emmanuel Macron, de son côté, "pose des conditions à François Bayrou, notamment sur l'équilibre financier". Selon le chef du service politique de RTL, le chef de l'État "a beaucoup évolué pour une simple et bonne raison : s'il voit un nouveau Premier ministre tombé, il va se retrouver en première ligne. La question de sa démission va se reposer. Très clairement, il préfère garder François Bayrou, même si ça coûte un peu." 

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