François Bayrou souhaite un grand référendum sur nos finances publiques on peut se demander si c'est une bonne idée ou pas ?
Disons que c’est plutôt malin. Appelons ça "le coup du père Francois". Cette expression qui remonte au XIXe siècle, renvoie à une technique de brigandage pratiquée à deux : le premier brigand engageait la conversation avec le passant, le second arrivait par derrière, l’étranglait avec une ceinture, et le malheureux se faisait dépouiller.
Alors soyons clairs : il n’y a ici aucun brigandage, mais à sa manière, François Bayrou fait preuve d’une certaine roublardise.
Car évidemment, tout le monde l’a dit, les chances d’aboutir sont minces. D’abord le Premier ministre n’a pas l’initiative du referendum - c’est la prérogative du président - ensuite demander aux Français de répondre à une question aussi complexe par oui ou par non serait délicat et périlleux.
Cette manœuvre n’est pas forcément faite pour aboutir mais va desserrer un peu l’étau politique. L’Assemblée, on le sait, ne votera pas de vraies baisses de dépenses. Et lors du prochain budget, le plus probable est que l’on retrouvera la même foire à la saucisse fiscale que l’an dernier, pour le même résultat, c’est à dire une censure.
François Bayrou est dans la nasse, il le sait. En brandissant le referendum, il essaie de se donner de l’air en menaçant de passer par dessus la tête des députés. D’ailleurs, on le voit, ça les agace. Il leur rappelle que, comme le précise l’article 3 de la Constitution, que "la souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum". Bref, c’est une manière d’en appeler au peuple.
Si le référendum n’a jamais lieu, au moins, Bayrou prend le pays à témoin. Ce qui est légitime. Vous savez, lorsque l’on fait, et c’est mon cas, des éditos pointant l’irresponsabilité des politiques en matière budgétaire depuis 50 ans, il y a souvent des gens, qui rétorquent : "oui, mais les Français l’ont bien voulu, pourquoi ne le dites-vous pas ?". Et il est vrai qu’en matière de dépenses publiques, il y a une demande !
Ce que fait François Bayrou, c’est aussi impliquer les Français. Et en cela il est dans son rôle, car si ça tourne mal, ce sont toujours les populations qui en paient le prix. Ce fut le cas en Espagne, au Portugal sans parler bien sûr du cas extrême, la Grèce.
En cela, le coup du référendum, ou "coup du Père François", procède à la fois de la rouerie politique mais aussi de la franchise.
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