Il reste un mystère : comment le défi du siècle, le réchauffement climatique, ne porte-t-il pas la candidature écolo de Yannick Jadot ? Le dernier rapport du Giec est tombé lundi 4 avril, les experts mondiaux du climat sont catégoriques : si nous ne réduisons pas massivement nos émissions de CO2 d’ici 3 ans, c’est-à-dire d’ici demain, nous courrons à la catastrophe, catastrophe qui est déjà entamée.
Et le Giec rappelle aussi que ce sont les pays riches, nous et les autres, qui somment de très loin les plus gros consommateurs de pétrole et de gaz et de tout le reste et que nous devons donc faire le plus gros effort. Normalement la publication d’un tel rapport, à 5 jours d’une élection, ça doit produire son effet. En 2009, 8,5 millions de Français avaient regardé sur France 2 le documentaire Home de Yann Arthus-Bertrand, l’avant-veille des élections européennes. Un plaidoyer pour la planète critiqué par certains hommes politiques de l’époque pour avoir encouragé le vote écolo.
Des années plus tard, il n’est pas certain que le rapport du Giec produise le même élan pour Yannick Jadot, qui se bat autour des 5% d’intentions de vote sans être certain de les atteindre dimanche soir.
Si Yannick Jadot ne décolle pas, c'est parce que sa campagne ressemble pour l’instant à un rendez-vous manqué. La faute à un écosystème politique particulièrement défavorable et à un candidat qui n’imprime pas. Yannick Jadot est capable d’un bon coup, il fait pleurer le PDG de TotalEnergies sur RTL en l’accusant d’être complice de Poutine, mais il est aussi capable de dire que la neige en avril, c’est à cause du dérèglement climatique ce qui est faux. Une campagne présidentielle laisse rarement passer des erreurs surtout pour les petits candidats.
Et puis Yannick Jadot dans le fond est un modéré, porté par un parti qui l’est beaucoup moins. Cela s’est vu au moment de la primaire face à Sandrine Rousseau, l’écolo-féministe radicale qu’il a dû virer de sa campagne tellement elle s’est montrée déloyale. Il y a eu aussi les "crevards" de la primaire populaire comme ils sont surnommés désormais chez Les Verts, avec le ridicule tour de piste de Christiane Taubira.
Et puis le Parti socialiste n’est pas mort, comme prévu dans les plans des stratèges d’Europe Écologie les Verts. Ça fait beaucoup de contrariétés dans une campagne mais ce n’est pas fini. Yannick Jadot s’est aussi fait piller son fonds de commerce par deux beaux parleurs : le président sortant et Jean-Luc Mélenchon. Et l’un et l’autre parlent désormais de planification et d’investissements massifs. Tous les messages se confondent.
Yannick Jadot peut espérer un petit sursaut, parce que le président sortant n’emballe pas et parce que Jean-Luc Mélenchon en fin de campagne montre de sérieux signes de fatigue. Et puis, les écologistes se rassurent comme ils peuvent, souvent et c’est vrai, ils sont sous-estimés par les instituts de sondages. C’est un choix du dernier instant chez les électeurs hésitants, de plus en plus nombreux.
Reste à savoir ce qui pourrait provoquer ce sursaut. Quand on ne sait pas quoi voter, on peut voter écolo. Comme personne n’imagine Yannick Jadot au second tour, ses proches espèrent un vote de message, d’influence, pour que le gagnant de la présidentielle soit obligé de se dire que ça existe le souci climatique. C’est même l’enjeu d’avenir numéro 1. C’est un argument faible, mais qui peut marcher chez les jeunes.
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