Nicolas Sarkozy a été invité ce dimanche 3 avril au dernier meeting de Valérie Pécresse, qui aura lieu au Parc des expositions de la porte de Versailles. Des grands halls mythiques pour la droite depuis la fondation du RPR par Jacques Chirac. Mais il ne viendra pas, révèle le journal Le Parisien ce matin. Personne n'y croyait, mais c'est confirmé.
Par son silence et par ses confidences assassines, bien avant le naufrage du premier meeting du Zénith, Nicolas Sarkozy a abandonné Valérie Pécresse et sa famille politique dans cette campagne, jusqu’à écœurer ses anciens lieutenants les plus fidèles.
Nicolas Sarkozy a abîmé sa stature à droite chez les militants et chez les cadres avec ce silence qui tue et déçoit ceux qui l’ont suivi dans ses heures de gloire et dans les moments difficiles.
Certains se souviennent amèrement avoir donné au Sarkothon quand il fallait renflouer les caisses de l’UMP. Aujourd’hui, ils lui en veulent et tentent des explications acides : "Il ne veut pas de successeur à droite" tente l’un, "Pourquoi ? Car il veut qu’on continue à aller à Miromesnil, lui rendre visite dans ses bureaux, comme dans un mausolée", "Nicolas Sarkozy a besoin de faire croire qu’il est encore faiseur de roi", tente un autre. "Il a besoin de ça pour les affaires, pour sa clientèle internationale".
Nicolas Sarkozy pourrait apporter son soutien à Emmanuel Macron. Il a dit, il y a un an dans Le Figaro qu'au "moment où chacun aura fait valoir ses ambitions légitimes, je dirai qui je soutiens et pourquoi je le fais, en toute transparence avec ma famille politique." Une promesse qu’il avait répétée à la rentrée sur RTL.
Mais ce moment n’arrivera probablement pas avant le 10 avril. Son silence convient à beaucoup dans l’entourage d’Emmanuel Macron. Ne rien dire ça suffit. Il n’a plus besoin de dire qu’il ne vote pas Valérie Pécresse. Un soutien assumé au Président-sortant pourrait même être contre-productif, Nicolas Sarkozy restant un mauvais souvenir pour les nombreux électeurs d’Emmanuel Macron, venus de la gauche.
Très symboliquement, Nicolas Sarkozy pourrait appeler à voter contre l’extrême droite entre les deux tours, et donc pour Emmanuel Macron. Ce serait une forme de service minimum qui ne lui ferait pas porter la responsabilité directe d’avoir tué la droite, sa famille politique.
Nicolas Sarkozy aura peu d’influence à ce moment avancé dans le calendrier, il n’a plus d’apport décisif. Il n’aura pas soutenu Valérie Pécresse et il n’apporte pas un soutien décisif à Emmanuel Macron. Il rate l’élection présidentielle 2022 où il aurait aimé peser sur le cours des événements. Sa famille politique tombera sans lui et Emmanuel Macron ne lui devra rien.
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