Depuis quelques semaines, la gauche française a repris à son compte les pires poncifs de la télé-réalité, avec des guerres de clans dignes de Koh-Lanta, avec Arnaud Montebourg, tel Nabilla, qui se filme en train d’appeler ses concurrents au téléphone, “non mais allô quoi !”, Anne Hidalgo, qui entre dans le confessionnal pour proposer une primaire de dernière minute, ou encore Christiane Taubira dans le rôle de la candidate mystère, celle que les producteurs envoient pour tenter de relancer une émission quand les audiences s’effondrent.
Cette gauche-là a un incroyable talent pour s’autodétruire en direct sous nos yeux. L’arrivée de Christiane Taubira dans la course ne change-t-il vraiment rien ? Mercredi, en déplacement elle a dit qu’elle ressentait je cite “une attente colossale”. On lui demande si elle se lance pour de bon, elle répond : “vous le saurez en temps utile”, elle ajoute : ”on ne peut pas se permettre le luxe de rater le rendez-vous d’avril“.
Alors certes, Christiane Taubira a une vraie popularité, un statut un peu à part à gauche depuis l’adoption du mariage pour tous, mais les électeurs de son camp ne veulent pas simplement une égérie, ils veulent un projet, des perspectives, des propositions. Pour l’instant, ils n’ont que ce genre d’incantations.
Ils se retrouvent pris dans la machine à perdre. Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, le communiste Fabien Roussel, passent maintenant la moitié de leurs interviews à devoir dire pourquoi ils refusent les mains tendues par les uns ou les autres, ou pourquoi il est trop tard pour la primaire voulue par Anne Hidalgo, et ils répètent que l’unité peut toujours se faire, mais derrière eux. Résultat, l’écologiste Jadot n’arrive pas à imposer ses thèmes dans le débat, et l’Insoumis Mélenchon, lui a le mérite de la constance et de la clarté de son programme, mais il ne réussit pas non plus pour l’instant à créer le même élan qu’en 2017.
Et les électeurs de gauche dans tout ça ? Ils ont disparu ? Parfois quand on regarde les sondages on se pose la question. Une partie a rejoint Emmanuel Macron, souvent par défaut, mais ne voit pas encore qui pourrait les faire revenir au bercail. Et certains n’ont rallié personne. Ces derniers mois, ils se sont même rendus compte d’une chose.
Quand des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour le féminisme, pour l’environnement, pour la jeunesse, souvent ceux-là se disent de gauche, et ils ont réalisé qu’ils pouvaient militer sans adhérer que finalement ils étaient prêts à soutenir, à s’engager pour une cause à laquelle ils croient, mais certainement plus pour un parti ou un candidat, trop d’attentes déçues.
Ça explique en partie pourquoi tous ceux que j’ai nommés végètent entre 2 et 10 ou 11 % au mieux dans les sondages, et que certains se donnent un peu en spectacle pour essayer de sortir de ces sables mouvants. Mais tant que la gauche n’aura pas trouvé comment leur parler à nouveau, tant qu’elle criera à l’unité sans expliquer sur quoi elle doit être basée, et comment y parvenir, elle continuera de fêter Noël à des tables séparées.
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