- 03m00s
2 min de lecture
Le ministère de l'Économie et des Finances, communément appelé "Bercy"
Crédit : ERIC PIERMONT / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Politique »
Les centristes pas drôles, les grognards de droite ou les socialistes rigoureux, tous ces obsédés de la dette, ont disparu. En tout cas, ils ne disent plus rien. Il faut dire que le Covid-19 est passé par là.
Le gouvernement a fait ce que tous les pays ont fait : pallier l'arrêt de l'économie pour qu'elle puisse redémarrer sans casse. De ce point de vue, c'est réussi. Mais le budget qui est voté ce mercredi va bien au delà d'une relance économique. Avec plus de 150 milliards de déficits, il plombe durablement nos finances.
Qui pensait vivre ce moment où un ministre de l'économie clame son bonheur à chaque fois qu'il lâche un milliard de plus ? Jusqu'à s'engager dans cet engrenage fou, mais très populaire, de chercher à atténuer l'inflation par des chèques. La période électorale aidant, quand il n'y a plus de limite, il n'y a plus de limite. "Si nous n'avions pas fait ça, reconnaît un ministre de poids, nous n'avions aucune chance de remporter les élections l'année prochaine".
La réponse est non. Tout l'échiquier politique est devenu d'un seul coup Keynésien, c'est à dire favorable à une intervention massive de l'état pour relancer l'économie, et pour être généreux bien au delà. Plus aucun sérieux budgétaire n’est d’actualité.
Valérie Pécresse est la seule qui a fait passé un peu l'idée avec sa formule : "Macron a cramé la caisse". C’est devenu le premier slogan de la campagne, et à ce jour, ça reste le seul. Mais Valérie Pécresse est restée à sa formule et n’a pas encore dit comment elle voulait vraiment renflouer la caisse.
La candidate des Républicains promet un "comité de la
hache" pour couper dans les dépenses sans dire vraiment lesquelles sinon
ce qu'elle appelle "l'administration administrante".
Impossible d'être trop précis à droite, le traumatisme du
programme Fillon est encore dans toutes les têtes. L’ancien Premier ministre promettait une très forte rigueur
budgétaire jusqu'à toucher à la sécurité sociale, ce qui a amorcé sa
chute bien avant l'histoire de l'emploi fictif de son épouse. Valérie Pécresse a adouci la potion amère et promet en mai
2022 une "opération vérité" sur le "quoi qu'il en
coûte".
Évidemment que les candidats ne diront pas vraiment ce qu'ils comptent faire. Pourtant "le prochain quinquennat sera celui de la facture du Covid", redoute un ancien ministre de l'économie. Mais personne ne peut l'assumer dans une campagne présidentielle. Le seul effort vraiment annoncé, par presque par tous, c'est une réforme des retraites.
Emmanuel Macron ne maquera pas ce soir à la télé de la
promettre. Mais pour faire passer la douloureuse, circule déjà dans la
majorité l'idée de nouvelles dépenses, comme la solidarité avec le grand âge, la cinquième branche qui aujourd’hui n’a aucune réalité.
Les obsédés de la dette, les fétichistes de l'équilibre
budgétaire, vont devoir hiberner encore un peu. Nous sommes malheureusement bien parti pour avoir une
campagne insincère. Les vrais programmes seront dévoilés au lendemain de
l'élection.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte