L’Arménie, c’est "the place to be" à droite. Politiquement, pour ce Noël 2021, quand on veut prouver qu’on est un candidat de droite qui défend certaines valeurs, c’est l’endroit où il faut se montrer.
Valérie Pécresse a atterri hier soir à Erevan, elle va y rester 48 heures. Huit jours plus tôt, Eric Zemmour en avait fait son premier déplacement à l’étranger en tant que candidat, avec dans ses bagages son ami Philippe de Villiers.
Disons les choses franchement, c’est du tourisme électoral. L’amitié, le respect de Valérie Pécresse et Eric Zemmour pour le peuple arménien sont surement sincères. Mais allons droit au but.
La communauté franco-arménienne pèse, peut-être 300.000, peut-être 400.000 électeurs chez nous en France. Et au moment où l’Arménie sort très douloureusement d’un conflit armé face à l’Azerbaïdjan, soutenue par la Turquie, les deux voisins et ennemis de l’Arménie, eh bien ces marques de soutien appuyées peuvent peut-être se transformer en bulletins de vote au mois d’avril prochain. Le calcul est aussi simple que ça.
Plus généralement, les candidats qui se déplacent en Arménie viennent soutenir les Chrétiens d’Orient. Chrétiens d’Orient, cette seule association de mots charrie un imaginaire, une histoire légendaire, elle fait naitre des images, quasiment celles d’une nouvelle croisade.
C’est parfait pour Eric Zemmour qui veut nous persuader qu’une guerre de civilisation a commencé, il vient défendre les chrétiens d’Orient, sous-entendu, il vient les défendre contre les musulmans. D’ailleurs là-bas il a parlé de l’Arménie comme d’une "nation chrétienne au milieu d’un océan islamique". Le message, c’est : si on ne fait rien, les massacres et les persécutions menées par Daesh dans la région, auront bientôt lieu chez nous.
Avec un vocabulaire moins guerrier, Valérie Pécresse fait la même chose, elle va adresser une carte postale à l’électorat catholique conservateur. C’est d’ailleurs assez ironique, elle a passé des années à gommer son image un peu lisse de catho versaillaise, et là pour rassurer une partie de son électorat, elle remet en avant sa foi et son côté "tradi".
Toutefois les deux candidats n’ont rien inventé, François Fillon avait fait la même chose.
Il avait fait de la défense des Chrétiens d’Orient l’un de ses combats, il s’était rendu en Irak, au Kurdistan, et il avait bâti en partie son succès à la primaire de la droite en 2016 là-dessus. Et ce n’est pas un hasard si son ancien directeur de campagne s’occupe désormais de Valérie Pécresse.
Derrière tout ça, il y a donc cette bataille, on se dispute les orphelins de François Fillon… on envoie des messages aux catholiques, car ils détiennent peut-être la clef, non pas du paradis, mais du deuxième tour. Là ce n’est pas une guerre de civilisation, c’est une guerre électorale, pour la présidentielle française, et oui elle se déroule en Arménie, à 4500 kilomètres de Paris…
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte