Emmanuel Macron et Donald Trump. Un coup, ils s'adorent et un coup, ils se détestent, on en a eu la preuve encore après cette déclaration du président américain affirmant que "Emmanuel ne comprend jamais rien", formulée le 18 juin.
Le président français s'est très intelligemment abstenu de répondre sur le même ton. Avec Donald Trump, il ne faut jamais le faire, sinon il monte dans les tours. Il faut dire qu'Emmanuel Macron connaît très bien Donald Trump. Au moment où il a été élu pour la première fois en 2017, Donald Trump, lui, venait de commencer son premier mandat.
C'est un peu comme un vieux couple, on se pique d'autant mieux qu'on se connaît par cœur. Et puis, ça a commencé d'ailleurs comme un combat de coq, illustré par cette poignée de main demeurée célèbre. C'était à Bruxelles, en marge d'un sommet de l'OTAN en 2017.
Donald Trump avait l'habitude de serrer très fort la main de son interlocuteur, de le tirer vers lui quasiment comme un bras de fer. Emmanuel Macron avait relevé le défi en serrant lui aussi très fort la main de son homologue. Donald Trump s'en était tiré avec humour en disant plus tard : "Emmanuel adore me tenir à la main".
Emmanuel Macron se posait à l'époque en anti-Trump, défenseur du multilatéralisme face à l'America First, militant de l'Europe et face à un président américain qui affichait son mépris de l'Union européenne. Et puis sur le climat, on se souvient, Washington venait de sortir des accords de Paris. Il avait lancé cette formule "Make our planet great again", qui était une attaque directe, une parodie du slogan MAGA.
Ce pas de deux persiste aujourd'hui, un mi-chemin entre le tango langoureux et la lutte gréco-romaine. Évidemment, en tenant compte de la différence de puissance entre les États-Unis et la France, les danseurs et lutteurs ne jouent pas exactement dans la même catégorie.
Sur l'Ukraine, concrètement, le président français essaie de convaincre, de jouer la connivence et puis parfois, il pique sur d'autres sujets. Sa visite au Groenland était une posture directe d'opposant. Donald Trump, lui, s'en agace, mais aussi, il aime bien, c'est un bon punching ball Emmanuel Macron. Mais le paradoxe, c'est que les deux hommes ont aussi des points communs.
Certains avanceront l'égo comme similitude. "L'amour de soi est un édile qui ne finit jamais", selon Oscar Wilde, mais disons que c'est un peu le principe en politique. Ce que l'on sait peu, c'est qu'Emmanuel Macron a énormément observé Donald Trump pendant sa campagne de 2016 pour préparer la sienne.
Il était très intéressé par la posture de la transgression de Trump. Il a réfléchi à l'époque à la manière de concevoir pour lui une forme de dégagisme, voire de populisme, mais qui serait axée sur la raison, en tout cas ce qu'il voyait comme la raison. Finalement, les vieux couples aussi finissent par se ressembler.
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