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ÉDITO - Nouveau premier ministre : Saporta croit que Macron "a décidé de nous punir collectivement"

Énième suspense qui n'a débouché sur rien. Toujours pas de fumée blanche, toujours pas de Premier ministre !

Emmanuel Macron, le 9 décembre 2024
Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
POLITIQUE - "En fait, je crois que le Président a décidé de nous punir collectivement."
00:02:25
POLITIQUE - "En fait, je crois que le Président a décidé de nous punir collectivement."
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Isabelle Saporta - édité par Lana Kageyama
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68 millions de Français transformés en sœur Anne qui ne voient rien venir. 68 millions de Français projetés dans un jour sans fin, condamnés à revivre la même journée où on leur jette en pâture une liste longue comme le bras de noms de premiers ministres. Mais qu'avons-nous fait pour mériter ça ?


En fait, je crois que le Président a décidé de nous punir collectivement. Il doit penser qu'on a mal voté aux législatives après SA dissolution. Que Monsieur le Président se rassure. Ce n'est pas que nous soyons emballés non plus par cette tripartition de l'Assemblée qui ressemble à une prison dans laquelle tout le pays est coincé jusqu'au 9 juin prochain ! On ne peut pas revoter avant, je le rappelle. Sauf qu'en attendant, nous sommes punis par le Président.

Punis à entendre les éternels pronostics sur qui va gouverner avec quelle coalition improbable. Punis avec le sempiternel trombinoscope de tous ces politiques dont nous ne voulons pas, mais qu'on nous met sous le nez. Punis avec les faux comptes à rebours du Président qui semble se jouer de nous. Punis avec les chefs de l'opposition qui se précipitent chez Macron pour trépigner que si c'est machin qui est nommé, ce sera sans eux. Punis avec des prétendants comme Bayrou, à qui ses conseillers, courageusement anonymes, prêtent l'intention de vouloir tout casser s'il n'était pas nommé.

Qu'est-ce qu'ils pourraient faire, les politiques ?

Ce qui serait bien, c'est qu'à un moment, ils se posent les vraies questions. La dernière édition du sondage réalisé depuis 12 ans par Ipsos sur les fractures françaises révèle que 78 % des Français considèrent que le système démocratique fonctionne mal. Et que leurs idées sont mal représentées. Et ce, alors même que l'Assemblée n'a jamais été aussi diversifiée. Pire. 83 % des Français pensent que les politiques agissent d'abord pour leur intérêt personnel. C'est 8 points de plus en un an. Du coup, ce serait mieux qu'on ait un petit sursaut ! Et qu'on nous mette autre chose sous les yeux que le bal des ambitieux.

Mais j'y pense… C'est ce matin que le Président devrait enfin nommer le Premier ministre. Vous savez quel jour nous sommes ? Vendredi 13 ! Espérons que cela ne sera pas de mauvais augure !

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