Il fallait les voir, les chefs de parti, un à un, monter à la tribune de l'Assemblée. Déclamer de grands discours dont ils étaient très satisfaits. Se payer de formules en pensant se rehausser alors qu'ils se sont tous collectivement abaissés à porter la France sur l'échafaud de leurs ambitions, de leurs lâchetés et de leurs compromissions.
Il fallait voir le patriarche Mélenchon, venir en personne à l'Assemblée, assister avec satisfaction à la mise à mort de Michel Barnier, comme un bourreau fier de son œuvre. Il fallait entendre Marine Le Pen traiter LFI de "guévaristes de carnaval", mais pourtant voter avec eux. Il fallait écouter l'éloge funèbre vibrant rendu à Barnier par Laurent Wauquiez. Que n'en a-t-il pas fait un hymne à la vie quand il en était encore temps, au lieu de préférer ses ambitions présidentielles.
Gabriel Attal a invoqué l'intérêt général qui seul devrait nous guider : il a dénoncé cette "communauté des haines qui fait le fond des amitiés" pour parler de l'alliance contre-nature du NFP et du RN. Mais alors, pourquoi Gabriel Attal a-t-il soutenu Barnier comme la corde soutient le pendu ?
Michel Barnier, dignement, est monté à la tribune. Il a évoqué, inquiet, les répercussions à venir. Tous ceux qui, agriculteurs, pêcheurs, soignants, militaires, policiers, allaient en pâtir. Il nous a alertés sur les licenciements qui vont s'accumuler, et a prévenu ceux qui le faisaient tomber que l'abîme de la dette n'allait pas se combler par magie. Au contraire, tout serait plus dur et plus grave encore. Quelle débâcle.
Une décrédibilisation très forte des politiques. Cela va être compliqué demain, monsieur le président Hollande, de nous dire que vous pensez d'abord à la France quand vous participez à la faire trébucher. Cela va être difficile, Madame Le Pen, de nous dire que vous êtes inquiète de la souveraineté de notre pays quand vous allez le livrer aux marchés étrangers. Cela va être ardu, chers LFIstes, de nous dire que vous ne souhaitez pas le chaos, quand à peine obtenue la tête du Premier Ministre, vous réclamez à cor et à cri celle du Président.
Ce matin, la politique est morte, ce sont les politiques qui l'ont tuée.
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