ÉDITO - "La France ne mérite-t-elle pas qu'on se batte pour elle comme pour Notre-Dame ?", s'interroge Saporta

Et si nous n'attendions pas que la France soit en cendres pour la reconstruire ensemble ? Dans sa chronique du 9 décembre, Isabelle Saporta souhaite que les politiques prennent exemple sur la reconstruction de Notre-Dame pour rebâtir la France.

La cathédrale Notre-Dame de Paris illuminée lors de sa réouverture

Crédit : Dimitar DILKOFF / AFP

NOTRE-DAME - Est-ce que la France ne vaut pas qu'on se batte pour elle comme on s'est battu pour la cathédrale ?

00:02:09

NOTRE-DAME - Est-ce que la France ne vaut pas qu'on se batte pour elle comme on s'est battu pour la cathédrale ?

00:02:09

Je m'abonne à la newsletter « Politique »

La France, notre cathédrale nationale, ne mérite-t-elle pas que l'on se batte pour elle comme nous l'avons fait pour Notre-Dame de Paris ? Les pompiers pour éteindre le feu, les politiques de tous bords unis dans la reconstruction, les compagnons pour la rendre à nouveau sublime, les industriels et les milliardaires pour financer cette rénovation.

N'est-elle pas belle, l'équipe France, quand elle avance dans la même direction pour bâtir des cathédrales ? Quand elle parvient à s'émanciper des lourdeurs administratives ? Pour l'exception Notre-Dame, elle fait fi des contraintes et des normes absurdes. Cela devient un projet, notre projet, pour reprendre l'ancien mot d'ordre de notre Président. Ne sommes-nous pas tous incroyablement fiers de l'image que cela donne de la France dans le monde entier ?

Nous avons vu des politiques de tous bords, de droite, de gauche, du centre, de France et du monde entier, assis sur les mêmes bancs, ravis d'être là. Heureux et fiers, comme nous tous d'ailleurs. Je ne comprends pas ce que vous attendez, chers politiques, pour vous entendre. Plutôt que de vous envoyer des petites lettres assassines, de vous égosiller sur des lignes rouges à ne surtout pas dépasser, pourquoi ne pas enfin tracer des lignes vertes et trouver des solutions ? Pourquoi ne pas construire plutôt que détruire ?

On peut le déplorer, mais en politique, chacun défend sa chapelle...

Nous sommes en train de crever de cet esprit de chapelles. Je vais être un peu solennelle. Si, par malheur, nous n'étions pas capables d'œuvrer ensemble, alors demain, cette cathédrale Notre-Dame, aussi monumentale soit-elle, ne suffira pas à masquer l'incurie de notre classe politique, ni la peau de chagrin à laquelle sera réduite la voix de la France à l'international, ni le massacre à venir des plans sociaux, ni encore le champ de ruines que deviendrait notre souveraineté. Le traité du Mercosur n'est qu'un avertissement de ce qui nous attend. Sans sursaut, nous serons réduits à devenir un tout petit village de Gaulois querelleurs, préférant se battre entre eux plutôt que pour la France.

La rédaction vous recommande