ÉDITO - Le gouvernement Borne, un gouvernement "HPE", à haut potentiel… à emmerdes

Moins de trois jours après son annonce, le gouvernement d'Élisabeth Borne se trouve déjà au centre de plusieurs polémiques.

Pap Ndiyae, Catherine Colonna, Olivia Grégoire ou encore Damien Abad

Crédit : AFP / Montage RTL.fr

ÉDITO - Un gouvernement "HPE" : haut potentiel... à emmerdes

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Un gouvernement "HPE": haut potentiel à emmerdes!

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Le gouvernement Borne a moins de 72h d’existence mais déjà son lot de polémiques. Vous connaissez peut-être cette série française qui fait un carton : HPI, pour "haut potentiel intellectuel". La nouvelle équipe au pouvoir n’en est pas dénuée, avec souvent de superbes CV sur le papier mais après même pas trois jours, on se rend aussi compte que ce gouvernement Borne est "HPE", pour haut potentiel à emmerdes !

Depuis Jacques Chirac, on sait bien que les "emmerdes" ça vole en escadrille. Attention, je ne mets pas les choses sur le même plan, je rappelle juste ce que nous avons vu ce weekend : Pap Ndiaye le successeur de Jean-Michel Blanquer à l’Éducation Nationale, est déjà devenu le nouveau chouchou de l’extrême-droite, qui voit en cet historien un homme obsédé par la race, qui va briser la laïcité à la française et pervertir l’esprit de nos enfants. Nous avons vu Damien Abad, ministre-prise de guerre chez Les Républicains où il était patron des députés, mis en cause par deux femmes qui l’accusent de violences sexuelles.

Nous avons aussi vu Christophe Béchu, nouveau ministre des collectivités et membre du parti d’Édouard Philippe, renvoyé par des élus et des associations pour ses prises de position contre le mariage gay. Voilà de quoi mettre en jambes la nouvelle porte-parole du gouvernement qui fera face à la presse tout à l’heure à l’Élysée après le premier Conseil des ministres du gouvernement Borne.

Quels enseignements tirer des ces polémiques ?

Il faut comprendre que tous les gouvernements désormais peuvent prétendre à ce titre de "haut potentiel à emmerdes". Dès qu’une liste de ministres est dévoilée, peu importe les vérifications préalables, des archives remontent à la surface, des profils font débat, des témoignages surgissent, leur passé est fouillé, leurs propos exhumés, disséqués. Songez qu’on n’a pas encore eu accès à leurs déclarations de patrimoine.

Est-ce une mauvaise chose ? Non, à condition que chacun soit dans son rôle. Le politique pour des choix politiques, la police et la justice lorsqu’elles doivent intervenir et les réseaux sociaux comme espaces d’expression ou d’alerte, mais pas comme tribunaux virtuels. Mais le gouvernement Borne va faire face à une difficulté supplémentaire, la "période de réserve". Dès ce lundi 23 mai, et jusqu’à la fin des législatives, les ministres, même si fraîchement nommés, sont priés, obligés même, de faire profil bas dans leurs déplacements et dans les médias.

Impossible de se justifier, de se vendre se défendre ou même tout simplement de se faire connaitre et donc de peser suffisamment sur ce vote essentiel pour la suite du quinquennat. Emmanuel Macron a pris son temps après son élection, et ça fait partie des conséquences immédiates : un faible potentiel électoral mais un "haut potentiel à emmerdes". C’est le destin qui semble promis aux premières semaines de son nouveau gouvernement.

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