C’est aller un peu vite en besogne, de le dire comme ça. D’abord, parce que l’autonomie c’est un processus un peu long, il faut négocier, il faut modifier la Constitution. Et puis, parce qu’il y a 50 nuances d’autonomie.
J’exagère, mais vous voyez, chez les élus corses, on n’est pas tout à fait d’accord sur ce que l’on entend par "autonomie". Est-ce qu’il faut adapter les lois nationales aux spécificités corses ? Ou est-ce qu’il faut aller nettement plus loin, obtenir un véritable statut, avec de vraies compétences ?
Cette option- là, c’est celle qui est défendue par une majorité d’élus nationalistes, qui, je le rappelle, ont fait une entrée fracassante à l’assemblée territoriale de Corse, avec à sa tête l’autonomiste Gilles Siméoni.
Gilles Siméoni plaide pour que la langue corse soit officielle. Au même titre que le français. Et là, ça coince. Non, parce que si on va par là, les Bretons vont demander que le breton soit reconnu langue officielle, puis vous aurez les Basques, les Catalans, etc. Et ça n’en finit plus.
Le français est la langue officielle et il n’y en a pas d’autres. Il est déjà possible d’inscrire sur les panneaux de signalisation les noms des communes dans le dialecte de la région, c’est une reconnaissance. Mais pour les autonomistes, ce n’est pas assez.
Ils portent deux revendications fortes. Il y a tout ce qui est de l’ordre identitaire : affirmer qu’il y a un peuple corse, avec sa langue, sa culture, son rapport à la terre. Et il y a tout l’aspect compétences fiscales, économiques. Sur ce dernier point, le statut de l’île de beauté pourrait évoluer. Par exemple, la Corse pourrait lever l’impôt, comme c’est le cas à Saint-Martin et Saint-Barthélemy aux Antilles.
Ce que les autonomistes réclament, c’est de pouvoir faire leurs propres lois, à l’exception de tout ce qui est régalien (police, armée, justice) mais de pouvoir agir sur le prix des carburants, réguler le tourisme quand il y a de la surfréquentation, ou bien mieux répartir la dotation de l’état pour les territoires qui en ont le plus besoin.
De son côté, Emmanuel Macron varie. Donc oui, il a dit, avant d’entrer à l’Élysée, lorsqu’il était candidat, qu’il fallait aller plus loin dans la révision de la Constitution. C'était en 2017. Mais en 2018, il rappelle quand même que la Corse est pleinement inscrite dans la République.
Et puis 4 ans plus tard, au moment des débordements qui font suite à la suite de la mort d’Yvan Colonna en prison, pour calmer le jeu, Gérald Darmanin proclame : "Nous sommes prêts à aller jusqu’à l’autonomie".
Oui, mais l’autonomie jusqu’où ? Jusqu’où ne pas aller trop loin ? Nous en sommes là. Voilà pourquoi Emmanuel Macron a envoyé Gérald Darmanin en mission exploratoire. On se parle, on s’écoute. En sachant qu’on ne donnera pas aux autonomistes tout ce qu’ils demandent, mais en tenant compte du rapport de force.
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