La situation s’est tellement dégradée au fil des 4 mois de négociations qu’il ne peut y avoir de retour en arrière. C’est le statut quo.
Alors pour être tout à fait franche, je vous avais déjà dit ce que je pensais en tant que "patiente" : la difficulté à trouver un médecin référent, un médecin de garde la nuit, le week-end, parfois même le mercredi après-midi. Et nous sommes nombreux à pester face à cette situation. Ça, c’est le point de vue du patient.
Mais bon, quand on vous propose 1,50 euro de plus pour la consultation et quand on connait la charge de travail, on se dit quand même que ce n’est pas raisonnable.
Et même, passer à 30 ou 35 euros au lieu de 25, en échange de travailler un samedi sur quatre, de faire des gardes, et d’augmenter le nombre de patients, ce n’est pas raisonnable non plus. C’est ce que le ministre a appelé du "donnant-donnant".
Bien sûr, il y a la logique comptable de la Sécu. Mais en face, il y a des médecins, de moins en moins nombreux, qui ont choisi d’exercer en libéral. Donc, sans contrainte. Et qui ne sont pas aux 35 heures, mais plutôt à 55 heures.
Ils veulent qu’on leur redonne du temps, les médecins généralistes Ils n’ont plus le temps de s’occuper de leurs patients. Et la priorité, sans doute, c’est de les soulager des tâches administratives. Là, il faut trouver des solutions.
Vous savez, je suis allée à la rencontre de deux médecins du côté de Carcassonne pour comprendre un peu leur fonctionnement. Le début de la journée c’est 7h du matin et la fin 19h.. Et il faut caser deux heures de paperasse avec des ordinateurs qui rament. Ce temps administratif, c’est du temps perdu.
Mais il n’y a pas que ça. Il y a le temps médical gaspillé, ça c’est lorsque le patient prend rendez-vous mais ne vient pas, parfois, parce qu’il emmène le petit au foot. Et puis,, il y a le patient qui va consulter parce qu’il a le nez qui coule ou mal à la tête. Ces deux exemples là, c’est la responsabilité du patient.
Il y a des médecins qui vont assez loin. Et qui disent qu’un patient qui prend rendez-vous mais qui ne vient, il doit payer. Et celui qui consulte parce qu’il a le nez qui coule, celui-là, il ne doit pas être remboursé. Ce n’est pas pour punir les patients, mais comme on a commencé à filtrer les urgences de l'Hôpital, il faut filtrer les cabinets médicaux.
Ce qui fait mal aujourd’hui à beaucoup de médecins qui n’osent pas le dire publiquement, c’est d’avoir laissé penser aux patients qu’ils avaient le droit à tout, tout le temps. Donc oui, les médecins sont en colère contre le ministre parce qu’il le trouve trop centré sur l’hôpital. Ils sont très en colère contre le patron de la Sécu. Mais ils sont aussi en colère contre le patient-consommateur, celui qui use et abuse de la médecine comme on achète un paquet de chips au supermarché.
Et il est d’autant plus urgent de responsabiliser le patient que la situation va encore s’aggraver. On va manquer de médecins pendant encore au moins 5 à 6 ans. La santé c’est gratuit mais c’est précieux.
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