La polémique ne retombe pas deux jours après le discours de la lauréate de la Palme d'Or au Festival de Cannes. La réalisatrice Justine Triet a dénoncé "un système néolibéral sur la réforme des retraites, un système qui démolit par ailleurs l'exception culturelle française". Ce qui lui a valu une réplique assez cinglante de la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak.
Sur ce coup-là, je ne donne pas tort à la ministre de la Culture qui dit avoir été estomaquée par un discours "injuste et ingrat". Cela fait quelques années qu’à chaque fois qu’il y a une cérémonie, que ce soit pour le cinéma ou le théâtre, on a droit à un happening, (en général ce sont les intermittents de la CGT), cette fois on a eu droit à la Palme d’Or.
Très bien, chacun a le droit d’avoir ses opinions. Une cérémonie comme celle du Festival de Cannes, ça doit aussi être un moment où l’on célèbre le cinéma, simplement le cinéma. Mais non, c’est comme s’il n’y avait plus une occasion d’être joyeux en de telles circonstances. Que reste-t-il de cette Palme d’Or ? Un discours caricatural !
Si l’exception culturelle française était menacée par un pouvoir néolibéral, Madame Triet n’aurait pas pu financer son film. C’est en partie la région Auvergne Rhône-Alpes qui a mis la main à la poche, région dirigée par un néolibéral Laurent Wauquiez.
C’est aussi le groupe Canal+ qui a aussi permis à son film de voir le jour, groupe présidé par le néolibéral Vincent Bolloré. C’est également grâce au CNC, c'est-à-dire des fonds privés. Si on était dans un pays néolibéral, Justine Triet n’aurait pas eu toutes ses aides.
C'est là-dessus que Rima Abdul-Malak a réagi. Elle l’avait déjà fait aux Molières il y a un mois. Deux intermittentes de la CGT étaient montées sur scène pour appeler à "casseroler" le gouvernement pas seulement sur la réforme des retraites, mais aussi sur les aides au spectacle vivant.
La ministre avait réclamé un micro en expliquant que "d’habitude le rôle du ministre c’est de rester assis et de ne rien dire, mais là ce n’est pas possible !". Encore une fois, ce n’était pas possible.
Cette fois c’est la Palme d’Or qu’elle a renvoyée dans ses buts en allant jusqu’à dénoncer un discours au fond idéologique d’extrême gauche. Rima Abdul-Malak n’est pas le genre de ministre de la Culture qui brosse dans le sens du poil. Elle fait partie de ces ministres qui défendent ce qu’ils ont à défendre. Elle ne fait pas l’autruche, elle assume.
Son métier n’était pas de batailler. Mais elle est combative.
D’ailleurs, sa sortie a déclenché plusieurs réactions, des critiques, mais aussi des soutiens comme Valérie Pécresse qui a aussi répliqué à la réalisatrice : "Ne mordez pas la main qui vous nourrit". Ce qui est intéressant, c'est que Rima Abdul-Malak n’est pas une politique, elle était conseillère d’Emmanuel Macron à la culture.
Son métier n’était pas de batailler. Mais elle est combative. Elle ne veut pas laisser dire n’importe quoi. Ce n’est pas vrai que le cinéma français est en souffrance. La ministre n’entend pas laisser une partie du petit monde du 7e art dérouler ses arguments, sans broncher. Elle ne veut surtout pas s’excuser d’être là.
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