ÉDITO - Élève frappée par son enseignante : Isabelle Saporta demande "un plan Marshall de l’Éducation"

L'affaire autour de cette enseignante parisienne filmée en train de frapper une élève de trois ans a beaucoup fait réagir. Une semaine plus tard, elle a été placée en garde à vue et libérée lundi soir. Bien sûr qu’on ne lève pas la main sur un enfant ni aujourd’hui, ni jamais. Mais mettre un professeur en garde à vue pour ça ? Vraiment ? On est sûr qu’il n’y a pas d’autres urgences policières et judiciaires à gérer ? Un multirécidiviste du refus d’obtempérer par exemple auquel on aurait dû se précipiter de retirer son permis ?  

Un professeur qui déraille, il faut faire en sorte qu’il ne se retrouve plus devant des élèves. En tout cas pas tant qu’il ne va pas mieux. Il faut l’accompagner psychologiquement. Il faut soigner son burn out. C’est évident. C’est le meilleur moyen de protéger nos enfants.

Par contre, pardonnez-moi mais je n’arrive pas à comprendre en quoi on aura résolu le malaise des profs en les traitant comme des délinquants ? Et en quoi ça va rétablir la confiance Profs, parents, enfants ? Pour y parvenir, on fait déjà avec des ministres de l’Éducation qui restent plus de 6 mois. Gabriel Attal : 6 mois, Amélie Oudéa-Castera : moins d’un mois. L’actuelle ministre Nicole Belloubet, démissionnaire donc, n’y est que depuis sept mois. Et parti comme c’est, le prochain ne devrait pas faire long feu non plus.

Vous imaginez une entreprise qui changerait de patron tous les six mois ? L’Éducation Nationale, c’est une entreprise qui gère plus d’un million de salariés. Or, ce ne sont pas des ministres qu’on a, mais des influenceurs éphémères surfant sur le dernier truc qui fait du buzz sur les réseaux sociaux. Quand est-ce qu’on a enfin un ministre de l’Éducation nationale qui s’ancre dans la durée ? Quand est-ce qu’on nous propose enfin un plan Marshall de l’Éducation ?