ÉDITO - SNU : "On ne peut pas dire qu'on ait bien bien anticipé ses coûts", estime Isabelle Saporta

Avec le SNU, le service national des jeunes de 15-17 ans, le président espérait y accueillir chaque année l'ensemble de la jeunesse, soit 850.000 gamins. En 2023, c'est 20 fois moins. 40.000 ont été tentés par cette drôle de colo bleu blanc rouge. 

De toute manière, on va pas se mentir : il est impossible d'accueillir toute notre jeunesse. C'est bien trop compliqué et bien trop cher. Il faudrait réviser la Constitution pour rendre le SNU obligatoire. Cela paraît très improbable avec la composition actuelle de notre Assemblée nationale. Ça coûterait par ailleurs entre 3,5 et 5 milliards par an ! Suicidaire vus les déficits. 

Puis, même avec quelque dizaines de milliers de jeunes seulement, on ne peut pas dire qu'on ait bien bien anticipé les coûts du SNU. On explose chaque année le budget notamment à cause des frais liés à l'encadrement et au logement. D'ailleurs, côté logement et encadrement, rien n'est vraiment prévu et on laisse les associatifs, les policiers, les militaires et les gendarmes se débrouiller comme ils peuvent.

"Un machin mal boutiqué"

Aussi, le SNU n'a pas permis d'intégrer des jeunes issus de quartiers défavorisés. Ils sont seulement 4%. Les autres, ce sont des enfants de policiers, de gendarmes, d'associatifs, de militaires.

Ben oui, ils organisent tout le pataquès, ils trouvent les logements et ils encadrent les gamins ! Du coup, ils mettent leurs enfants dedans, c'est de bonne guerre ! 

En tout cas, je ne suis pas certaine qu'on soit obligé de mettre au bas mot 160 millions d'euros par an dans un machin mal boutiqué qui sert à insérer des gamins qui le sont déjà. Je propose qu'on utilise mieux nos impôts et qu'on garde ces millions pour donner des moyens supplémentaires à l'Éducation nationale. Pour intégrer TOUS les gamins de TOUS les milieux.