La tension est à son comble avec la menace des agriculteurs de bloquer Paris et la région parisienne. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a déployé des blindés aux abords de Rungis et des aéroports. Cette fois, le gouvernement n'a pas l'intention de laisser faire les agriculteurs ? Mais quel contraste. C’est bizarre, tant que le mouvement se limitait à la province il ne fallait pas intervenir, surtout ne pas envoyer les CRS.
Là, soudain, le ministre annonce mettre en place un "dispositif défensif". Mais on nous a changé de ministre de l’Intérieur ? Ce n’est plus le même que la semaine dernière. Jeudi soir, la ligne Darmanin c’était : les agriculteurs ont droit à leur "coup de sang légitime". Tant qu’ils ne s’en prenaient pas aux forces de l’ordre, les agriculteurs avaient le droit de brûler le bâtiment de la MSA à Narbonne, d’envoyer un engin explosif contre les locaux de la DREAL la direction de l’environnement à Carcassonne, ou de mettre le feu au bureau des douanes de Nîmes. Pas d’appel au calme.
Et là soudain Paris est dans le viseur, Paris le siège du pouvoir central, et ce n’est plus le même film. Là, le ministre rappelle la sommation d’usage : "force doit rester à la loi".
C’était un calcul politique de la part d’un ministre que l’on a connu plus ferme et autoritaire sur d’autres débordements
Alba Ventura
Au début du mouvement, Gérald Darmanin s’est dit qu’il ne valait mieux pas se mettre les agriculteurs à dos. On ne sait jamais, les agriculteurs et leurs familles cela représente 3,3 millions de personnes. Les agriculteurs, c’est un marqueur de droite. C’est la France des territoires. Ce sont des gens qui se lèvent tôt, qui travaillent 70h par semaine et qui ne prennent pas de vacances. Bref, on n’emmerde pas les agriculteurs. Et puis les agriculteurs sont soutenus par 82% des Français. C’était un calcul politique de la part d’un ministre que l’on a connu plus ferme et autoritaire sur d’autres débordements. C’est assez affligeant.
Gérald Darmanin a eu tort de laisser penser que le gouvernement laissait faire.
Alba Ventura
Gérald Darmanin a eu tort de laisser penser que le gouvernement laissait faire. Il a eu tort de donner un blanc-seing aux agriculteurs. D’ailleurs, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, avait bien fait le distinguo entre ce qui était du ressort du mouvement de colère, de ce qui était purement des violences et des dégradations.
Gérald Darmanin a eu tort d’avoir laissé penser à une différence de traitement, au fait qu’en province on tolère les débordements, mais pas à Paris. Gérald Darmanin est ministre de l’Intérieur. Il est garant de l’ordre public, sur tout le territoire. Il aurait dû appeler au calme, c’est son rôle. Sa mission c’est le maintien de l’ordre. Et l’ordre, ce n’est pas à géographie variable.
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