- 01m32s
2 min de lecture
Colère des agriculteurs : le métier est-il toujours attractif ?
Les vocations ne semblent pas s'essouffler. Reportage lors des portes ouvertes d'un lycée agricole du Calvados.
Les agriculteurs doivent chaque jour composer avec des normes à tous les niveaux.
Crédit : Philippe HUGUEN / AFP
Dans ce contexte de crise du monde paysan, se pose une question légitime : est-ce que le métier d'agriculteur continue d'attirer ? On pourrait en douter quand on entend tous ces témoignages saisissants d'agriculteurs qui n'arrivent pas à boucler les fins de mois. Le quart d'entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Et pourtant, les vocations existent encore, comme dans ce lycée normand situé à Saint-Pierre-en-Auge (Calvados), où des dizaines de jeunes et leurs familles, attirés par le travail de la terre, se sont rendus aux portes ouvertes organisées par l'établissement ce 27 janvier.
"Pour les jeunes que l'on a pu rencontrer aujourd'hui, il n'y a pas du tout le sujet de la manifestation actuelle", explique un encadrant. La vocation ne s'essouffle pas. "Depuis petite, je suis dans l'agriculture, donc je reste focus", affirme Margaux, qui veut se former dans le bien-être animal. "Je n'ai pas d'inquiétude. Moi, être éleveur de bovins demain, je me dis que c'est possible et que ça le restera"
Comme elle, ils sont nombreux à avoir grandi dans une famille d'agriculteurs et à connaître leurs difficultés. Christelle, 18 ans, soutient la mobilisation : "Il faut que le gouvernement prenne conscience que les paysans qui sont parfois dans la misère et font tout pour nourrir la population ont un ras-le-bol quotidien, un travail quand même assez dur et sans rémunération compensatrice à côté", détaille l'adolescente. Et pourtant, elle affirme que "ça ne fait pas forcément peur, il faut juste se lancer. Ce n'est pas un métier qui est voué à disparaître dans le futur proche ou lointain".
Sa maman veut aussi chasser les doutes sur la suite. "On s'inquiète, mais en même temps, l'agriculture c'est l'avenir aussi ! On a envie de manger des choses saines et bien faites et on sait qu'en France c'est le cas, donc il faut préserver ça aussi". Malgré le contexte, le lycée dit avoir réussi ces portes ouvertes, avec ses formations modernes pour préparer l'agriculture de demain, celle qui espère sortir grandie par les revendications du moment.
