ÉDITO - Alba Ventura se demande si un enseignant a le droit de dire si le Père Noël existe ou pas

À Aubord, dans le Gard, dans une classe de CE2-CM1, un petit garçon a demandé à sa maîtresse si le Père Noël existait. Ce à quoi celle-ci a répondu "chacun est libre d'y croire ou pas." Sauf que cette réponse a enflammé le groupe WhatsApp des parents d'élèves qui ont insulté et menacé l'enseignante.

À tel point que la professeure a porté plainte pour injure envers agent de la fonction publique, harcèlement et outrage. Deux mamans ont également porté plainte, et l'une d'elles contre l'institutrice, qui aurait raccompagné l'enfant à sa place en le tenant par le poignet.

A-t-elle eu raison de laisser planer le doute sur l'existence du Père Noël ? Du haut de ses 36 ans de carrière, elle a répondu en sachant que c'est autour de l'âge de sept ans que les enfants basculent dans une autre réalité. Elle a répondu à un petit garçon qui n'avait sans doute pas eu la réponse qu'il attendait du côté de son père ou de sa mère. Peut-être aurait-elle dû dire "vous demanderez à vos parents", peut-être a-t-elle préféré entretenir un flou plutôt qu'un fantasme.

Mais, cela valait-il un tel déferlement de violence verbale, cela valait-il des injures ? Le résultat est que l'enseignante est en arrêt maladie. C'est peut-être une satisfaction pour deux ou trois parents, mais ce n'est pas un cadeau pour les enfants.