Autriche, Malte, Grèce, et même dans certaines régions allemandes : l'abaissement de l'âge du droit de vote se généralise dans de nombreux pays. En France, les élus avancent l'ouverture du vote aux jeunes de 16 ans.
Si c'est une proposition largement plébiscitée à gauche de l'échiquier politique, les jeunes citoyens français ne semblent pas y être favorables. Ceux qui sont de plus en plus éloignés de la politique traditionnelle émettent même de lourdes réserves sur cette proposition.
Lors d'une enquête de l'Institut national de la jeunesse et l'éducation populaire (Injep) et du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc), l'ouverture du droit de vote à 16 ans est la proposition qui a recueilli le plus d'avis défavorables. Ainsi, plus de 72 % des jeunes sondés étaient défavorables à la mesure.
Les jeunes pensent que les politiques ne transforment plus la vie
Frédéric Dabi, directeur général de l'institut de sondage l'Ifop.
Le sondeur Frédéric Dabi (Ifop), estime que l'abstention n'est pas une question d'âge mais de questionnement sur l'utilité du vote et l'inadéquation de l'offre électorale. "Les jeunes pensent que les politiques ne transforment plus la vie sur les questions qui les préoccupent comme le climat ou les discriminations", ajoute-t-il.
La proposition d'abaissement de l'âge du droit de vote est notamment soutenue par Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (FI). L'objectif serait d'intéresser la jeunesse à la vie politique.
Par ailleurs, cette mesure "rendrait possible un accompagnement des premières expériences électorales", indique Céline Braconnier, directrice de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Élargir le corps électoral permettrait, selon ses défenseurs, une sensibilisation plus précoce des jeunes aux enjeux politiques.
Cette mesure serait donc un rempart contre l'abstention massive de la jeunesse. En France, 1,5 million de jeunes de 16 et 17 ans seraient concernés. On note 82% des moins de 35 ans inscrits qui n'ont pas voté aux dernières régionales et départementales.
Si 16 ans est un âge où l'on peut commencer à payer ses impôts, celui-ci ne doit pas devenir la majorité électorale selon plusieurs élus. La sénatrice Nadine Bellurot (LR), par exemple, avait évoqué l'importance du "recul" et d'une "certaine maturité" pour voter.
Au sein du gouvernement, la position sur l'abaissement du droit de vote à 16 ans n'est pas claire. Le secrétaire d'Etat Clément Beaune s'était dit "plutôt favorable". "D'ailleurs une mission parlementaire transpartisane travaille, notamment, sur l'élargissement de ce droit", a-t-il déclaré.
De façon plus nuancée, la secrétaire d'État Sarah El Haïry chargée de la jeunesse et de l'engagement, estimait pour sa part en décembre que "les conditions ne semblent pas réunies". Elle plaide plutôt pour "un parcours de citoyenneté" avec la "généralisation du service national universel".
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