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Darmanin, Rousseau, Falorni... Quand les politiques livraient leurs témoignages personnels sur la fin de vie

Le sujet de la fin de vie fait son retour dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Plusieurs députés ont raconté leurs expériences personnelles, souvent liées à la maladie d'un parent. Un vécu qui impacte leur choix de soutenir ou non la proposition de loi.

Gérald Darmanin, Sandrine Rousseau, Olivier Falorni et Philippe Juvin
Crédit : AFP
Marie-Pierre Haddad
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"Chaque parlementaire, dans son for intérieur, doit réfléchir aux conséquences de cette loi". Ce lundi 12 mai 2025, les députés entament les discussions de deux textes sur la fin de vie. L'un consensuel concerne les soins palliatifs, l'autre, plus clivant, ouvre la possibilité d'une "aide à mourir".

Invitée ce lundi à l'antenne de RTL, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a laissé entendre son opposition sur ce dernier texte sur la fin de vie. "Si j'avais été sénatrice aujourd'hui, je ne sais toujours pas ce que j'aurais fait", a-t-elle déclaré en ajoutant "comprendre les cas particuliers" pour l'avoir elle-même vécu.

Le sujet de la fin de vie ne fait pas l'unanimité au sein de l'exécutif. Si Bruno Retailleau s'oppose au texte de loi, Gérald Darmanin a confié avoir fait évoluer sa position sur le sujet. Dans l'émission Legend, diffusée sur YouTube, le ministre de la Justice a évoqué la mort de son père en 2019, atteint d'un cancer du pancréas. "J'étais très opposé [à une loi sur la fin de vie, ndlr] et puis j'ai vu ce que c'était de voir quelqu'un qui n'a pas d'espoir (...) Ce genre d'expérience m'a fait fondamentalement changer d'avis, je suis favorable à ce texte".

Sandrine Rousseau, "témoin" du suicide sa mère

Le sujet de la fin de vie dépasse les convictions politiques et renvoie chaque politique à leur vécu et leur histoire personnelle. Dans le podcast Tenaces, la députée écologiste Sandrine Rousseau confiait, en 2023, avoir assisté au suicide de sa mère, atteinte d'un cancer depuis 18 ans. 

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"Ça a été un combat contre la maladie extrêmement long, très courageux, qui la faisait souffrir de mille et une manières (...) Elle ne voulait pas que le cancer gagne. Donc, elle voulait mourir avant que le cancer ne gagne. Et du coup, elle s'est suicidée alors que j'étais présente. Elle a profité d'un moment où je venais la voir pour se suicider. J'ai été témoin et même actrice, un peu malgré moi, de toute cette journée horrible d'agonie et de souffrance", expliquait-elle. 

"Comme le suicide assisté n'est pas accepté en France et n'est pas autorisé, elle l'a fait par ses propres moyens", racontait Sandrine Rousseau. "Elle l'a fait avec ce qu'elle avait sous la main, et évidemment, ce n'était absolument pas adapté de ce qui a généré bien des souffrances. Elle a pris le stock de médicaments qu'elle avait dans sa boîte à pharmacie. Et donc, ça a duré très, très longtemps", se souvenait-elle.

Au moment, où sa mère plonge dans le coma, Sandrine Rousseau est seule avec son père. Un instant qu'elle comparait à un "huis clos". "Je ne l'ai pas vue consciente. Elle était déjà endormie, inconsciente quand je suis arrivée. Elle avait laissé sur la table un tout petit bout de papier déchiré avec juste marqué : 'Je ne voulais pas que ton père soit seul'. En fait, c'est ça la violence", confiait-elle. 

Le choix de mourir fait par sa mère a été fait "hors la loi", poursuivait-elle. "Elle l'a fait presque en catimini, de sorte qu'elle n'a même pas pu m'écrire sur ce mot 'je t'aime', 'merci'. C'était presque un mot organisationnel. Et ça, je suis encore aujourd'hui en colère de ça", estimait-elle.

Olivier Falorni : "On n'a pas autorisé ma mère à pouvoir partir comme elle le souhaitait"

Dès 2015, le député socialiste (depuis engagé sous l'étiquette du MoDem) Olivier Falorni militait pour la légalisation du suicide assisté. Au micro de RTL, il racontait avoir accompagné sa mère jusqu'aux derniers instants. "On n'a pas autorisé ma mère à pouvoir partir comme elle le souhaitait au moment où elle le voulait", regrettait-il. 

"Il y a plusieurs phases dans la maladie. Il y a d'abord le combat pour la vie. Ensuite, il y a les soins palliatifs qui sont importants, mais qui, à un moment, ne règlent plus la souffrance extrême. Et enfin, il y a la volonté de partir, parce que la souffrance devient insupportable. Et c'est à ce moment-là que la volonté du malade n'est plus respectée", indiquait-il. 

Selon lui, "on ne fait que prolonger une agonie inutile, insupportable, expliquait l'élu. Et finalement, on n'avance pas sur le chemin de cette liberté à mourir. Ma mère a été confrontée, comme beaucoup d'autres personnes, à ce drame de ne pas pouvoir partir au moment où elle le souhaitait". 

Philippe Juvin a "pratiqué la sédation profonde chez" son père

Le député Les Républicains Philippe Juvin, anesthésiste-réanimateur de profession, a aussi livré son témoignage. Contre le projet de loi sur la fin de vie, le député a confié avoir "pratiqué la sédation profonde chez" son père, en commission spéciale à l'Assemblée nationale le 24 avril 2024. "Je n'ai pas tué mon père, je l'ai aidé. La différence est fondamentale. Ceux qui n'ont pas compris ça, n'ont pas compris la loi Claeys-Leonetti", déclarait-il. Le 7 avril dernier, il signait une tribune dans les colonnes du Figaro, intitulée : "Dans les pays où l’euthanasie a été légalisée, les garde-fous sont tombés les uns après les autres".

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