Drôle de drame, mardi 18 décembre, à Matignon. En milieu d'après-midi, les services du premier ministre faisaient savoir qu'ils retiraient les mesures annoncées par Édouard Philippe en novembre. Deux heures plus tard... tout cela était finalement bel et bien maintenu. Qu'est-ce qu'il faut comprendre ?
C’est ce qu’on appelle un aller-retour express ou un couac express si vous préférez. Premier acte : Matignon annonce qu’une partie des toutes premières mesures que le premier ministre avait annoncé ici même sur RTL, à savoir l’extension du chèque énergie, le relèvement du barème kilométrique et le doublement de la prime à la conversion : tout ça, n’existe plus. Au motif que le président a annoncé l’annulation des taxes sur les carburants.
Sauf que tout le monde avait compris que c’était fromage ET dessert. Jamais, il n’a été question de remplacer telle mesure par telle autre. Mais à Matignon, on a dû se dire que "sur un malentendu", l’occasion était bien belle de récupérer 130 millions d’euros.
Acte 2 : le téléphone de Matignon a commencé à chauffer. C’est notamment un ministre qui s’est inquiété auprès d’Édouard Philippe : "Vous n’y pensez pas ? vous n’êtes pas sérieux ?" Vous savez ce qu’on dit : "Donner, c’est donner. Reprendre, c’est voler". Tout ça aurait été parfaitement illisible, en pleine crise sociale.
Ce qui est incroyable, c’est que pendant deux heures Matignon a expliqué que les "gilets jaunes" n’en voulaient pas de ces mesures. Ben voyons ! Tout ceci montre une certaine déconnexion. Comment après un mois de conflit, qui s’est soldé par une facture de 10 milliards d’euros, on peut faire un tel tour de passe-passe ? C’est stupéfiant.
Ça dit aussi la bataille farouche engagée entre les hauts fonctionnaires de Bercy et l’Élysée pour essayer d’alléger la facture au maximum. C’est une bataille de tranchée à coup de dispositifs ou de mesures censés récupérer ou en tout cas retenir le maximum.
La machine administrative, la "technostructure" comme on dit, ne tolère pas de cadeaux, pas de déficit, pas d’endettement. Peu importe que le pouvoir politique soit empêtré dans une crise. Alors bien sûr, les politiques sont parfois complices ou se réfugient derrière la raideur de la haute administration.
Sauf que dans cette affaire, dans cette crise qui est tout à la fois une crise sociale et de représentativité, une crise anti-élite si vous voulez. Si Emmanuel Macron ne fait pas plier l’appareil d’État, s’il ne tord pas le bras de son administration dont je le rappelle, il est issu, alors, c’est sa survie même qui est en cause.
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