"Nous sommes au tout début de cette épidémie", a averti Emmanuel Macron. Le président de la République a effectué une visite au centre d'appel du Samu de l'hôpital Necker-Enfant malades à Paris, le 10 mars. Il prendra la parole et s'adressera directement aux Français lors d'une déclaration télévisée, jeudi 12 mars. Une déclaration qui "sera consacrée à la crise sanitaire du coronavirus", comme l'a indiqué la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye à l'issue du Conseil des ministres.
Progressivement, le virus se rapproche du sommet de l'État. Le ministre de la Culture, Franck Riester, a été diagnostiqué positif au coronavirus. Désormais, il est confiné chez lui. Un autre test aussi a été mené sur la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Ce dernier s'est en revanche révélé négatif. Tests revenus aussi négatifs pour Patrick Strzoda, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron et deux autres membres du personnel de l'Élysée.
Mais comment s'organise le président de la République face au coronavirus ? L'Élysée a nettement renforcé depuis le 10 mars les mesures de protection contre le coronavirus autour du président de la République et de ses collaborateurs. Désormais, les visites et les réunions seront limitées, mais le chef de l'État compte poursuivre ses déplacements.
Plus aucune réunion n'est organisée dans ses bureaux et une attention est portée aux objets qu'il touche, comme les stylos, blocs ou dossiers. Objectif : "Préserver l'espace de travail du président". Globalement un cordon sanitaire, c'est-à-dire "un espace est maintenu autour de lui", explique l'Élysée. En ce jour de Conseil des ministres, la réunion gouvernementale a été déplacée géographiquement.
Toujours à l'Élysée, le conseil s'est tenu dans le salon Murat et non plus dans celui des Ambassadeurs. La pièce étant plus grande, cela permet d'installer une table plus grande et donc de maintenir une distance réglementaire entre chaque ministre. Des mesures de protection renforcées s'appliquent aussi aux 800 employés du palais et en particulier aux plus proches collaborateurs d'Emmanuel Macron.
Ainsi les visites publiques sont suspendues, les invités pour des déjeuners ou dîners réduits au strict nécessaire. Tout visiteur se voit systématiquement demander s'il a été exposé à des cas contact ou s'est rendu dans des zones de cluster.
Outre les "mesures barrières" en place depuis une dizaine de jours - plus d'embrassade ni de serrage de main, etc -, les réunions dans les bureaux sont désormais proscrites et les chaises davantage espacées. Des salles de réunion dédiées sont instituées, avec nettoyage entre chaque réunion.
Les principaux collaborateurs du chef de l'État sont soumis à des mesures de vigilance renforcées : ils doivent faire plus attention dans les transports, aller moins au cinéma ou au théâtre, etc. Un plan de continuité d'activité a déjà été mis en place, avec un système de binômes. Les membres du personnel ayant été en contact avec un cas contact ou s'étant rendus dans un cluster sont priés de rester chez eux, ce qui est le cas pour trois personnes du Palais, "mais il n'y a aucun cas à l'Élysée", souligne la présidence.
Hier soir, la présidence n'a pas pu annuler les remises de décoration "mais le président a été attentif" à limiter les contacts. "Ce sera la dernière séance de ce type pour l'instant", souligne son entourage. La cérémonie en hommage aux victimes du terrorisme prévue mercredi, en présence notamment du roi d'Espagne, a été maintenue mais le nombre d'invités limité à 900.
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