Est-ce Jean Castex qui est faible ou les ministres qui sont devenus plus forts ? Les deux ! Nous entendons beaucoup que Jean Castex n’est pas à la hauteur. En coulisse, les attaques les plus dures viennent d’ailleurs de la majorité et des rangs de son propre gouvernement.
Mais quelques ministres sont aussi devenus, sans qu’on y prenne garde et comme on disait dans l’ancien monde, des poids-lourds.
C’est un phénomène intéressant qui tient autant aux faiblesses du premier ministre, qu’à un moment politique particulier et à l’organisation même du pouvoir.
La situation de crise y est-elle pour quelque chose ? Oui, avec une crise sanitaire, une crise économique, une crise sociale et une crise sécuritaire. Avec l’addition des crises, il n’y a plus de places pour les secrétaires d’État et ceux qui ne sont pas en charges directement d’un très gros dossier.
C’est pour ça que vous voyez beaucoup ou que vous avez beaucoup entendu Olivier Véran, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Jean-Michel Blanquer - désolé, je n’ai pas de femmes dans cette liste - les ministres avancent leurs options et défendent des décisions. Le poids politique se mesure à l’influence.
Vous aviez, largement moins il y a quelques mois, le récit des coulisses des décisions. Là, nous savons que Bruno Le Maire était contre la fermeture des petits commerces. Nous savons qu’Olivier Véran avant le retour du couvre-feu et du confinement avait perdu beaucoup, beaucoup d’arbitrages. Et pour peser, Gérald Darmanin ou Jean-Michel Blanquer se chargent aussi d’attaquer les oppositions.
Édouard Philippe tenait la bride très courte
Les islamo-gauchistes ou les maires récalcitrants en prennent pour tout l’hiver. La période est plus politique, aussi, parce que l’élection présidentielle s’approche. Donc, tout ne s’explique pas par la faiblesse du premier ministre Jean Castex.
Il faut aussi aller regarder dans le réacteur du pouvoir pour comprendre ce qui se passe…
Avant, Édouard Philippe formait un triumvirat avec deux inconnus du grand public : le secrétaire général du gouvernement et son directeur de cabinet. Que des technos. Édouard Philippe tenait la bride très courte.
Les ministres étaient sous haute surveillance. Il n’y avait pas que l’Élysée qui était surpuissant. Ces trois tenanciers de Matignon sont partis. Les pouvoirs sont redistribués. Emmanuel Macron reste hyper-président, mais les ministres se sentent plus libres. Et c’est ce qui explique, aussi, les cafouillages et les couacs en nombre.
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