Au-delà des décisions qui ont été annoncées, Emmanuel Macron n’a cessé d’alterner entre précautions, justifications et avertissements. Le président de la République a quelque part passé autant de temps à expliquer la situation et ses décisions, qu’à prévenir les critiques, les refus et à répondre à nos interrogations, à nos doutes et à la déprime qui guette.
Le chef de l’État a cherché à coller à l’humeur nationale et à nos exaspérations. "Je sais la lassitude, a-t-il dit. Cette impression d’un jour sans fin qui tous nous gagne". Donc il y avait une approche très psychologique parce que ces décisions indispensables restent violentes.
L’État, de nouveau, régit nos vies du matin au soir, 7 jours sur 7. Emmanuel Macron a voulu montrer qu’il en avait conscience. D’où ces appels insistants à la responsabilité de chacun. Il a convoqué notre altruisme, nos craintes et nos peurs.
C’est aussi pour ça que les choses étaient dites et que les mots étaient durs :
"Nous devons tenir (...) Il n’y a pas de de solution magique". "La seconde vague sera plus dure et plus meurtrière que la première", a bien prévenu Emmanuel Macron.
Si ça ne s’améliore pas, les médecins pourraient être amenés à choisir, trier entre les malades. L'horreur absolue. Et l’horizon est sombre. "Nous verrons si nous pouvons cultiver l’espoir de passer les fêtes en famille". Cultiver l’espoir, nous avons connu des formules plus optimistes.
Jamais dans un discours, Macron n’a fait autant d’effort pour aller chercher l’adhésion des Français
Il a aussi beaucoup chercher à désamorcer les critiques ? C’est un autre volet de cette intervention présidentielle. Emmanuel Macron parle des polémiques et anticipe les résistances. Il a parlé des mesures "souvent contestées" de ne pas "céder au poison de la division", de ceux qui voudraient opposer santé et économie.
S'il en parle, c’est pour mieux les désamorcer. L’auto-critique reste limité. "Avons-nous tout bien fait ? Non, mais nous avons fait tout notre possible, assure-il. Notre stratégie était la bonne". Toujours cela pour éviter de provoquer trop de réaction hostile. Comme le confiait hier un conseiller, les commerçants sont "des 'gilets jaunes' en puissance", une vraie bombe à retardement. Emmanuel Macron a ponctué son intervention d'une forme de modestie. C'était déjà le cas lors de sa dernière interview.
"Nous sommes tous surpris, nous sommes submergés, débordés. Il faut être humble". Les mots sont choisis. Ce registre n’est pas le plus spontané chez le président de la République. Jamais dans un discours, Emmanuel Macron n’a fait autant d’effort pour aller chercher l’adhésion des Français.
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