"Le risque c'est mon ADN politique". Il y a quelques jours, Emmanuel Macron assumait sa ligne politique devant la presse étrangère. La crise du coronavirus aura été sur le plan politique une épreuve pour le chef de l'État qui s'est métamorphosé en chef de guerre, puis en annonciateur des "jours heureux" et enfin en président esquissant une remise en cause et reconnaissant des erreurs dans la gestion de la crise.
Désormais, Emmanuel Macron endosse le costume qu'il sied le plus, celui fonceur solitaire qui détonne. Le président de la République revient ainsi à ses fondamentaux en cultivant à la fois le goût du risque et l'effet de surprise.
Après avoir essayé à plusieurs reprises de se détacher de l'actualité liée à la crise sanitaire et économique en faisant émerger de nouvelles thématiques en vue de la présidentielle de 2022, le chef de l'État a décidé de reprendre le dossier en main, n'hésitant à confronter les avis au sein de son gouvernement : crise sanitaire contre crise économique.
C'est ainsi à la surprise générale que le président de la République a pris la décision de ne pas reconfiner la semaine dernière. Un pari, selon l'éditorialiste politique de RTL Olivier Bost, mais un pari calculé. "La situation est très sérieuse, grave, mais pas hors de contrôle", résumait un proche d’Emmanuel Macron. Le choix du président de la République aura surtout eu comme conséquence politique de fragiliser les défenseurs de la ligne sanitaire Jean Castex et son ministre de la Santé Olivier Véran, au sein de l'exécutif.
Autre jour, autre surprise : le président de la République fait une interview éclair lors du Journal Télévisé de TF1 et tient la promesse que "d'ici à la fin de l’été, nous aurons proposé à tous les Français adultes qui le souhaitent un vaccin". Un entretien dont les ministres, en réunion à ce moment-là, n'ont pas été informés en amont.
Selon L'Express qui cite l'Élysée, seul Jean Castex avait eu vent de la nouvelle. Au sein de la macronie, on approuve évidemment la décision surprise du chef de l'État. "Cette interview était un coup de zoom nécessaire, qui met en lumière un agenda des solutions", explique un cadre.
On s’est habitué à être parfois un peu loin des décisions
Un ministre dans "Le Figaro"
Au sein du gouvernement, les ressentis oscillent entre acceptation et résignation. "J’ai découvert cette déclaration sur mon téléphone sur les coups de 21 heures, en allant dîner avec mon collaborateur après la réunion avec le