Il faut rester chez soi. Et il faut aller travailler pour que l’économie ne s’arrête pas. L’ordre n’est pas contradictoire, mais il n’a pas les mêmes conséquences pour tout le monde. Cette crise sanitaire du coronavirus, on ne le mesure qu’à peine, a quelque chose de très injuste.
Aujourd’hui, il y a ceux qui travaillent de chez eux, derrière leur ordinateur, comme moi en ce moment. Il y a ceux qui travaillent ou qui bullent dans leurs résidences secondaires au bord de la mer en attendant que ça passe. Et puis, il y a les caissières, les livreurs, les ouvriers, qui eux sont obligés d’aller au travail physiquement.
D’être au contact de plein de gens, de leurs collègues, sans aucune protection. Il y a les cols blancs, et les autres. Pour dire les choses simplement : cette crise sanitaire ne touche pas tout le monde de la même façon.
Il y a les services vitaux : la santé, l’agriculture, l’énergie, l’eau, le ramassage des ordures, le maintien de l’ordre... Pour les employés de ces secteurs, ce qui est dur, insupportable même, c’est de ne pas avoir de protection suffisante : des masques, des gants, du gel hydro-alcoolique.
Ces salariés, pour la plupart, ne peuvent faire valoir leur droit de retrait, c’est-à-dire refuser de travailler parce qu’ils estiment que leur employeur leur fait prendre des risques et n’assure pas leur sécurité correctement. Pour le reste, dans toutes les activités non vitales, les droits de retraits sont de plus en plus nombreux. Comment comprendre en effet l’ordre de rester chez soi confiné et en même temps l’injonction d’aller travailler au contact de ses collègues ou du public ?
Depuis jeudi, le ton du gouvernement s’est durci, bien loin de la bienveillance. Au point que c'est monté dans les tours entre le gouvernement et certains secteurs d’activités. Le plus criant, c’est avec la fédération du bâtiment. Hier matin, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail s’est dite scandalisée que la Fédération des artisans appelle ses adhérents à stopper les chantiers.
La réponse de la fédération du bâtiment est cinglante. Les salariés sont inquiets pour leur santé, les clients refusent l’accès aux chantiers, les fournisseurs de matériaux sont fermés. Mais ce qui a vraiment ulcéré la Fédération du bâtiment, c’est que l’État a mis en suspens des demandes de chômage partiel. Une façon de dire, il faut aller bosser "quoi qu’il en coûte". Car le chômage partiel, ça coûte très très cher à l’État.
C’est que c’est en train de chauffer sur le plan social. Il est évident que les conséquences économiques vont être terribles. Il va y avoir des faillites, des licenciements, il y a un risque de voir des entreprises disparaître et avec elles leurs compétences. Les organisations patronales et syndicats décrivent aussi des salariés qui ne comprennent pas de devoir s’exposer au risque pour rester ensuite confiné chez eux.
Tout cela donne l’impression que nos dirigeants veulent amortir les effets économiques de l’épidémie comme ils veulent lisser la courbe du nombre d’infection au coronavirus. La première des priorités, au 4ème jour de confinement, c’est peut-être encore et d’abord, la santé !
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