Congé paternité : pourquoi des sénateurs LR veulent restreindre son allongement
Des sénateurs LR ont déposé plusieurs amendements pour "assouplir" l'application de ce dispositif, jugé "compliqué à mettre en œuvre dans certaines entreprises, notamment les TPE et les PME".

Un pas en avant, deux pas en arrière ? Le Sénat planche cette semaine sur le texte visant à allonger le congé paternité et à en rendre sept jours obligatoires. Certains sénateurs Les Républicains pourraient revenir sur cette obligation. Selon les informations du Parisien, des amendements ont été déposés par la majorité au Sénat.
Le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a cosigné un amendement de la sénatrice LR d'Eure-et-Loir Chantal Deseyne abrogeant l'obligation de prendre ces sept jours. "L'enfant a besoin de ses parents dans la relation d'attachement qu'il noue lors des premiers jours de sa vie. Toutefois, le congé obligatoire peut être compliqué à mettre en œuvre dans certaines entreprises, notamment les TPE et les PME", expliquent les 39 signataires de l'amendement.
La sénatrice LR d'Eure-et-Loir Chantal Deseyne a, quant à elle, indiqué à nos confrères du Parisien que "ce caractère obligatoire peut mettre en difficulté les entreprises mais aussi les jeunes pères qui n'ont pas envie de prendre ce congé".
Uniquement aux titulaires de CDI et CDD ?
Autre point évoqué par la sénatrice : "Il s'agit d'une mesure médiatique qui cache le véritable enjeu qui est le déficit abyssal de la Sécurité sociale, et notamment de sa branche maladie". Chantal Deseyne ajoute : "Mes enfants et les vôtres sont-ils moins bien éduqués ou épanouis parce que leur père n'était pas avec eux lors des premiers jours de leur vie ?".
Un autre amendement a aussi été déposé par Les Républicains et signé cette fois-ci par 25 sénateurs. Ils souhaitent que l'allongement du congé paternité de 14 à 28 jours "ne s'applique qu'aux salariés titulaires d'un CDI ou d'un CDD d'un minimum de six mois dans la même entreprise".
Une mesure adoptée en première lecture à l'Assemblée
En septembre dernier, Emmanuel Macron avait annoncé l'allongement du congé paternité en 2021 à "un mois", dont "sept jours obligatoires". Une "avancée", des mots du président de la République qui défendait une mesure "favorable à l'égalité entre les femmes et les hommes". A noter qu'il s'agit de la grande cause nationale du quinquennat Macron.
Cette mesure avait été votée quasi à l'unanimité en première lecture à l'Assemblée nationale le 23 octobre dernier et doit entrer en vigueur dès le 1er juillet 2021.