Une nouvelle salve d'annonces en moins d'une semaine. Gabriel Attal a tenu une conférence de presse d'une heure, ce jeudi 1ᵉʳ février à Matignon, pour tenter de répondre à la colère des agriculteurs qui continuent de manifester en France. Il y a une semaine, le 26 janvier, le Premier ministre était en déplacement dans une exploitation agricole de Haute-Garonne. Il avait alors présenté une première série de mesures, jugée insuffisante par les syndicats de la profession.
"Mes échanges avec les agriculteurs sont permanents depuis 10 jours. Nous travaillons à des mesures structurelles, que nous aurons l'occasion de présenter très prochainement", avait déclaré le Premier ministre lors de sa déclaration de politique générale devant le Sénat, mercredi 31 janvier. Ces derniers jours, le chef du gouvernement a reçu plusieurs syndicats : la FNSEA, la Confédération paysanne et la Coordination rurale.
Ce jeudi 1ᵉʳ février, pour sa conférence de presse, Gabriel Attal était accompagné de plusieurs ministres : Bruno Le Maire (Économie), Marc Fesneau (Agriculture), et Christophe Béchu (Transition écologique). Des annonces, en France, tandis qu'Emmanuel Macron a démarré, en parallèle, des négociations à Bruxelles. Le Président a notamment entamé un entretien avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen au sujet de la crise agricole, qui touche plusieurs pays en Europe.
Face à la colère qui s'exprime sur tout le continent, la Commission européenne a proposé d'accorder pour 2024 une dérogation "partielle" aux obligations de jachères imposées par la PAC, et envisage un mécanisme limitant les importations d'Ukraine (volaille, œufs et sucre).
Les agriculteurs l'ont dit et l'ont répété : ils attendent des mesures concrètes et un calendrier. Pour tenter de répondre à leur colère, après des annonces concernant le GNR et le millefeuille administratif, Gabriel Attal a dévoilé de nouvelles pistes. Cette fois, exit le discours, texte posé sur une botte de foin. Le Premier ministre s'est exprimé d'une manière beaucoup plus institutionnelle, depuis Matignon.
Gabriel Attal a indiqué vouloir inscrire "l'objectif de souveraineté alimentaire dans la loi". "Nous voulons être souverains, souverains pour cultiver. Souverains pour récolter. Souverains pour nous alimenter", a expliqué le Premier ministre, avec "deux mots d'ordre pour l'agriculture : produire et protéger", pour renforcer l'agriculture filière par filière.
Un rapport annuel sur la souveraineté alimentaire française a par ailleurs été annoncé par le Premier ministre. Le premier doit être rendu avant le salon de l'agriculture, qui se tient du 24 février au 3 mars 2024 à Paris.
Le Premier ministre a promis une dérogation aux règles sur les prairies. Il a appelé à sortir "de situations totalement absurdes où des agriculteurs sont obligés de réinstaller des prairies alors même qu'ils ont arrêté leur activité d'élevage". Gabriel Attal s'est engagé à assouplir les règles imposant aux agriculteurs de maintenir des surfaces en prairies en appliquant "une dérogation à l'obligation de réimplantation pendant un an".
Lors de sa prise de parole, Gabriel Attal a déclaré que le gouvernement allait consacrer 150 millions d'euros pour soulager la charge fiscale et sociale des éleveurs qui ont besoin de soutien, "dès cette année et de façon pérenne". "Un travail avec la filière permettra d'en préciser les modalités", a-t-il précisé.
Sur la question de la rémunération des agriculteurs, Gabriel Attal a annoncé que le gouvernement allait "renforcer la loi Egalim". "Les deux premières lois dites Egalim 1 et 2, adoptées en 2018 et en 2021 visaient à empêcher que les producteurs ne fassent les frais de la guerre des prix féroces entre supermarchés d'une part, et distributeurs et fournisseurs de l'agro-industrie d'autre part", a-t-il indiqué.
Le Premier ministre a également indiqué vouloir "accélérer sur le respect de la loi Egalim dans la restauration collective", notamment sur l'objectif de 20% de bio dans les cantines.
Le Premier ministre a assuré son apposition à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, qui prévoit la baisse ou la suppression de droits de douane sur plusieurs produits alimentaires. "Il n'est pas question pour la France d'accepter ce traité", a-t-il indiqué, pointant une "concurrence déloyale".
Gabriel Attal a aussi affirmé vouloir travailler sur la question des clauses miroir. Il a annoncé qu'il allait prendre "sans délai" une "clause de sauvegarde" pour empêcher l'importation en France de fruits et légumes traités avec le pesticide thiaclopride, un produit interdit en Europe. Les clauses miroir - ou clauses de sauvegarde - imposent aux produits importés de respecter les mêmes règles que celles imposées aux agriculteurs européens.
"La viande de synthèse ne correspond pas à notre conception de l'alimentation à la française", a aussi déclaré le Premier ministre. Il a indiqué que le gouvernement français allait œuvrer, au niveau européen, pour qu'émerge une définition et une législation claire sur "la dénomination de ce qu'est la viande de synthèse". Il a également appelé à un meilleur étiquetage des produits.
Gabriel Attal a également évoqué la création d'une "force européenne de contrôle" afin de lutter contre la "fraude sanitaire" et "les produits qui ne respectent pas nos règles".
Le Premier ministre entend aussi avancer sur le sujet des "clauses de sauvegarde par rapport à l'Ukraine". Il demande que la question des céréales ukrainiennes soit abordée dans une négociation.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte