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L'hémicycle de l'Assemblée nationale (image d'illustration)
Crédit : Serge Tenani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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C'est la fin d'un chantier faramineux. Le verdict du vote du budget de la Sécurité sociale est tombé ce mardi 9 décembre 2025 après plusieurs semaines d’incertitude et de tractations intensives. 247 députés se sont prononcés en faveur du texte, 234 ont voté contre.
Sébastien Lecornu, en quête d’une majorité depuis des jours, parvient finalement à faire adopter son projet de budget. Le Premier ministre avait réussi à rallier les socialistes, les députés d’Ensemble et ceux du Modem. Mais l’issue du vote restait suspendue aux positions de plusieurs groupes parlementaires, à commencer par Horizons, Les Républicains et les Écologistes.
Malgré un équilibre politique précaire, l’exécutif échappe au scénario noir d’un rejet, qui aurait plongé la Sécurité sociale dans une zone de turbulences, avec à la clé un déficit estimé à 30 milliards d’euros selon une note officielle, et une potentielle la chute du Premier ministre si le budget n'avait pas été voté.
Le projet de budget de la Sécurité sociale avait déjà été largement remodelé par les députés en amont du vote. Une partie des économies initialement prévues a été abandonnée ou atténuée.
À propos du volet retraites, le texte suspendait jusqu’à janvier 2028 la montée en charge vers l’âge légal de 64 ans. Concrètement, la génération née en 1964 pourrait partir à 62 ans et 9 mois, contre 63 ans prévu initialement. Des mesures spécifiques visaient également à mieux valoriser les carrières des femmes ayant eu des enfants.
L’Assemblée a validé un encadrement strict de la durée des arrêts de travail. Les députés ont conservé une hausse de la CSG sur les revenus du capital (en excluant notamment les PEL, l’assurance-vie ou encore une partie des revenus locatifs).
À l’initiative des Républicains, la déduction de cotisations patronales sur les heures supplémentaires a été étendue aux entreprises de plus de 250 salariés. Finalement validée après des hésitations, la taxation exceptionnelle d’un milliard d’euros sur les complémentaires santé a été adoptée avec le soutien des députés socialistes. Parmi les mesures très contestées qui ont été retirées, on peut citer : la mise sous gel des pensions de retraite et minima sociaux, censée rapporter 3 milliards, la suppression de l’exonération pour les nouveaux apprentis et la création d’une cotisation sur les tickets-restaurant.
Le gouvernement a également renoncé à doubler par décret les franchises médicales, qui auraient augmenté le reste à charge pour les patients. Le gouvernement visait initialement une hausse des dépenses de l’assurance maladie.
Selon l’entourage de la ministre Amélie de Montchalin, le déficit final de la Sécu oscillerait désormais entre 18 et 19,5 milliards d’euros, incluant un transfert de 4,5 milliards de l’État vers la Sécu, une façon, selon ses opposants, de masquer les déséquilibres.
L’adoption du budget intervient au terme d’une journée marquée par de fortes tensions. Ce mardi 9 décembre dans la matinale de RTL, François Hollande, désormais député PS, avait appelé à voter pour le texte, tout en encourageant l’exécutif à recourir au 49.3 pour le budget de l’État.
Côté socialistes, Olivier Faure avait exhorté ses 69 députés à voter "pour", même si quelques abstentions étaient attendues. Les indépendants du groupe Liot penchaient aussi majoritairement pour le texte. Ensemble et Modem avaient confirmé leur soutien.
À l’inverse, les 123 députés du Rassemblement national ont massivement voté contre, comme les Insoumis et la grande majorité du groupe communiste GDR. Le suspense s’est joué autour de trois groupes clés : Horizons, dont Édouard Philippe recommandait l’abstention, Les Républicains, divisés entre abstention et vote contre, les Écologistes, qui n’avaient pas arrêté leur position avant le vote. Les neuf députés non-inscrits complétaient cette équation serrée, chaque voix pouvant faire basculer le résultat final.
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