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Budget 2025 : impôts, postes supprimés dans l’Éducation, taxes… Ce que contient le projet présenté par le gouvernement

Le gouvernement a présenté jeudi soir son projet de loi de finances pour l'année 2025. Le texte prévoit un "effort urgent pour parer à la dégradation de nos finances publiques".

Les ministres Antoine Armand et Laurent Saint-Martin ont présenté jeudi soir le projet de loi de finances 2025

Crédit : ALAIN JOCARD / AFP

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Nicolas Barreiro

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Un "budget de responsabilité, de sérieux et d'ambition". Le ministre chargé du Budget Laurent Saint-Martin a dévoilé ce jeudi 10 octobre le projet de loi finances pour l'année 2025, un texte très attendu au vu du contexte actuel. Depuis son arrivée à Matignon, Michel Barnier a alerté sur l'état des finances publiques, qui nécessitent selon lui un effort de 60 milliards d'euros pour l'année à venir. Depuis juillet, la France est placée sous procédure de déficit excessif par la Commission européenne : elle doit rectifier sa trajectoire budgétaire et transmettre des rapports à l'Union européenne, sous peine de sanctions. 

"Il s’agit d’un effort urgent pour parer à la dégradation de nos finances publiques", a justifié le ministre du Budget. "L’effort que nous devons fournir pour atteindre les 5% de déficit l’an prochain est bien de 60 milliards d’euros, soit deux points de PIB", a-t-il ajouté. Laurent Saint-Martin a insisté sur la nécessité de ce projet pour que le déficit public ne s'aggrave pas l'année prochaine. "Si nous n’agissons pas maintenant, le déficit n’en restera pas à 6% en 2025", a-t-il alerté.

"En l’occurrence, si nous ne faisons rien, le déficit atteindrait en 2025 environ 7% du PIB. Nos comptes partiraient à la dérive", a prévenu le ministre avant de détailler le projet de loi finances, réparti à travers 40 milliards d'euros de baisse de la dépense publique et 20 milliards d'euros de hausse des recettes.

Fin du bouclier tarifaire, des aides aux véhicules… Des économies ciblées

Concernant le budget de l'État, le gouvernement de Michel Barnier entend "faire mieux avec moins de moyens". Les collectivités territoriales vont devoir participer à l'effort collectif et modérer leurs dépenses à hauteur de 5 milliards d'euros d'économies. Le Premier ministre propose également de supprimer les aides exceptionnelles et les boucliers, au titre que les crises et l'inflation touchent à leur fin. Il acte par exemple la sortie du bouclier tarifaire sur l’électricité, d'ici à février, assurant toutefois des baisses de prix de l'électricité pour les consommateurs.

L'exécutif mise également sur une meilleure efficience des dispositifs déjà mis en place : "Nous pouvons continuer de soutenir nos priorités en y mettant moins d’argent". Plusieurs exemples sont cités comme pour les aides à l'apprentissage ou les aides aux achats de véhicules électriques. 

Dans le détail, le gouvernement espère réduire de 21,5 milliards d'euros les dépenses de l'État et de ses opérateurs. Il mise plus précisément sur une baisse de 2,1 milliards d'euros sur les politiques autour de l'emploi, se justifiant par une baisse du chômage, une baisse de 2,4 milliards d'euros des aides aux entreprises, une baisse de 1,9 milliard d'euros liée au "recalibrage" des aides écologiques ou encore une autre baisse de 6,1 milliards d'euros à travers des "efforts d'optimisation, de gains de productivité et de lissage des dépenses". Des efforts additionnels pour un montant de 5 milliards d'euros seront proposés par le gouvernement ultérieurement via des amendements au projet de loi : ces économies seront réparties sur l'ensemble des ministères. 

L'une des pistes privilégiées par le gouvernement ce soir pour parvenir à réduire les dépenses serait la suppression de 2.200 postes, notamment à France Travail. Des professeurs ne devraient pas être remplacés également. Selon le gouvernement, cette baisse d'effectifs, 4.000 postes en moins, devrait être compensée par la baisse du nombre d'élèves. Le budget de MaPrimeRénov' devrait aussi être raboté à hauteur d'un milliard d'euros.

La sécurité sociale dans le viseur

Le deuxième grand axe du gouvernement pour réduire les dépenses passe par le rétablissement des comptes de la Sécurité sociale. À travers des mesures de freinage des dépenses sociales, l'exécutif espère réaliser une économie de 10,1 milliards d'euros en 2025. Pour ce faire, Michel Barnier avait déjà annoncé le report de l'indexation des retraites au 1er juillet, estimant que cela permettrait d'économiser 3,6 milliards d'euros.

Le projet de loi de financement pour la Sécurité sociale prévoit également de réduire de 3,8 milliards d'euros l'objectif national des dépenses de l'Assurance maladie. Cela passera, par exemple, par la maîtrise des prix des produits de santé, ou encore des optimisations des achats à l'hôpital. "Nous allons mieux accompagner les médecins dans la prescription d’actes de biologie ou d’imageries médicales pour éviter que le recours ne soit trop systématique", illustre le ministre du Budget.

Concrètement, cela pourrait se matérialiser par exemple par la hausse du prix des médicaments, de quoi potentiellement ramener un milliard d'euros dans les caisses de l'État. D'autres pistes sont sont à l'étude comme une baisse de la prise en charge des consultations chez le médecin par l'Assurance maladie. Pour les patients qui possèdent une complémentaire santé, ce sera à leur mutuelle de compenser la différence. Les Français qui ne possèdent pas de complémentaires santé, eux, devront sortir la différence de leur poche. 

Autre dossier sur le bureau du ministre des Comptes publics : les arrêts maladie. Ceux-là pourraient être moins bien indemnisés par la Sécurité sociale. 

Une contribution "exceptionnelle" des entreprises

Dans sa lutte contre le déficit public, le gouvernement avait déjà annoncé vouloir mettre à contribution les profits des plus grandes entreprises. Cette contribution exceptionnelle s'appliquera aux entreprises réalisant plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel. Elle permettra ainsi une hausse des recettes de 8 milliards d'euros sur l'année 2025.

Une plus petite part des hausses des recettes se fera à travers la fiscalité sur les particuliers les plus fortunés. Laurent Saint-Martin a prévenu que "cette fiscalité ne touchera pas les plus modestes, les classes moyennes et ceux qui travaillent". Plus précisément, "nous proposons une contribution sur les plus hauts revenus qui concernera 65.000 foyers fiscaux, soit 0,3% des contribuables qui payent aujourd’hui de l’impôt sur le revenu". Cette contribution temporaire sur les très hauts revenus devrait rapporter 2 milliards d'euros à l'État. Cette surtaxe "exceptionnelle" est prévue pour les trois prochaines années.

Le projet de loi finances prévoit également une hausse des accises sur l'énergie, des impôts indirects perçus sur la vente ou l'utilisation des produits énergétiques, permettant de rapporter 3 milliards d'euros supplémentaires.

Une approche budgétaire "fragile"

Les prévisions du gouvernement français dans son projet de budget pour 2025 sont "fragiles", a jugé le Haut Conseil des Finances publiques (HCFP) dans un avis rendu jeudi avant la présentation du projet de loi de finances, qualifiant d'"inédit" le dérapage du déficit en 2024. "Les prévisions restent un peu optimistes et l'information est peu documentée, et du coup les résultats sur les recettes et les dépenses sont fragiles", a affirmé son président Pierre Moscovici.

Après un dérapage attendu à 6,1% du PIB cette année, qualifié de "considérable et inédit" par Pierre Moscovici jeudi au cours d'une audition devant des parlementaires, le gouvernement entend ramener le déficit public à 5% dès 2025, avant de revenir en 2029 sous les 3%, la limite imposée par les règles européennes.

"Il y a un risque élevé qui pèse sur la réalisation de cette trajectoire", a prévenu le président du HCFP, mettant en avant "l'ampleur relativement inédite" des économies prévues l'année prochaine et leur effet prévisible sur la croissance pour 2025, prévue actuellement par le gouvernement à 1,1%.

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