Jeudi 3 octobre, c'était le ministre italien Giorgetti qui annonçait un prélèvement exceptionnel sur les grandes entreprises qui se sont enrichies récemment. Cela concerne les banques, grâce à la hausse des taux, le secteur de la défense, qui est en plein boom, et celui de l'énergie. Le problème est exactement le même que chez nous, il s'agit d'éponger la dette en retrouvant un déficit acceptable à moins de 3% du PIB.
Il va y avoir, à Rome comme à Paris, des coupes budgétaires et pour faire passer la pilule, on fait contribuer davantage les riches. Il y a aussi le Royaume-Uni qui était pourtant le pays où les riches du monde entier venaient s'installer.
Une révolution a été initiée par le gouvernement travailliste, issu des urnes en juin dernier. Il s'agit de supprimer le régime fiscal des "non-doms", les étrangers domiciliés au Royaume-Uni qui ne payaient pas d'impôts. La femme de l'ex-Premier ministre Rishi Sunak, qui est une milliardaire indienne, en profitait par exemple.
Tous les pays européens ont des dispositifs analogues, France comprise, pour attirer les riches étrangers ou les super cadres dans la tech par exemple. Mais le Royaume-Uni avait le plus avantageux, tous les revenus, toutes les plus-values venant de l'étranger sont exonérés pendant 15 ans. Le nouveau Premier ministre, Keir Starmer, veut le faire sauter.
C'est la fin d'un long cycle libéral, vous savez, celui qui avait commencé avec Margaret Thatcher, justement au Royaume-Uni et Ronald Reagan aux États-Unis, au début des années 80. Un cycle qui, au plan fiscal, a surtout profité aux plus fortunés et aux revenus du capital.
En fait, l'impôt sur les riches, c'est le marqueur idéologique de l'esprit des temps. Les années 30, dans l'entre-deux-guerres, avaient connu exactement le même retournement que nous aujourd'hui. Après la grande crise, quand le président Roosevelt prend ses fonctions en 1932, il avait porté le taux d'imposition pour les riches à 90%. On en est encore loin.
En France, deux types de riches sont dans le viseur. Il y a les contribuables, les ménages gagnants plus de 250.000 euros par an. Bien souvent, ils profitent de niches fiscales légales qui réduisent la note. Désormais, ils auront à payer un taux d'imposition minimum qui devrait être de l'ordre de 20%. L'autre catégorie, ce sont les grandes entreprises, celles qui font plus d'un milliard de chiffre d'affaires. Elles vont payer 10% d'impôt en plus sur les bénéfices. Et celles qui font plus de 3 milliards, elles auront une surtaxe de 20%. Bon, au total, c'est quelques dizaines d'entreprises seulement.
Pour les ménages, l'ensemble rapporte 2,5 milliards pour 65.000 contribuables. Ça représente quand même 40.000 euros d'impôts en plus par foyer fiscal frappé en moyenne. Ce n'est pas rien. Pour les entreprises, au total, c'est huit milliards. Au total, les prélèvements sur les particuliers et les entreprises comptent pour la moitié des levées d'impôts exceptionnels par Michel Barnier.
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