Indexation des retraites reportée, dépenses de santé davantage maîtrisées, taxation des transports polluants et donc hausse des retraites. Pour redresser les finances publiques, le gouvernement prévoit 60 milliards d'euros d'effort dans son projet de budget 2025, qu'il présentera le 10 octobre, avec un retard inédit.
Et c'est sur le sujet des retraites que le bloc central se crispe. Alors que Bercy a commencé à consulter les présidents de groupe à l'Assemblée, Gérald Darmanin a jugé "inacceptable" le budget esquissé par le nouveau Premier ministre, assurant qu'il ne le voterait pas.
Signe des tensions entre Michel Barnier et les macronistes. En une semaine, le Premier ministre a recadré le ministre de l'Économie, Antoine Armand, a envoyé un tacle à Gabriel Attal au beau milieu de l'hémicycle et affole les conversations de Renaissance.
Gérald Darmanin tente donc d'inverser la tendance en mettant la pression sur le locataire de Matignon. Il a critiqué, d'abord, "les allègements de charges" pour les entreprises qui seraient revus. "C'est très important pour nous parce que ça devient contraire à ce que nous avons fait depuis très longtemps", a-t-il développé, jugeant que ça revenait à "une augmentation du coût du travail". "Ça veut dire que le chômage va réaugmenter, moi, je suis contre ça", a-t-il tranché.
L'augmentation annoncée de l'impôt sur les sociétés, qui avait été ramené de 33 % à 25 % sous Emmanuel Macron ? "On retourne dans l'ère socialiste de François Hollande" et, a-t-il ajouté, "ça ne peut pas être temporaire" dans la "trajectoire budgétaire évoquée par le Premier ministre" de ramener le déficit public à 5 % du PIB en 2027, puis 3 % en 2029.
Quant à la contribution "exceptionnelle" pour les ménages les plus fortunés, Gérald Darmanin y a vu un moyen de "remettre une forme d'ISF". "On peut toujours en discuter, mais même là je ne suis pas très d'accord puisque l'argent des plus riches, il est dans l'économie, il ne doit pas passer dans les caisses publiques", a-t-il argumenté.
Une sortie critiquée par certains macronistes. "Il y va fort", reconnaît un camarade de son groupe. Mais Michel Barnier joue la sérénité. Il ne cherche pas la polémique, démine son entourage, la situation budgétaire étant "trop grave".
Une paix qui semble nécessaire pour certains. "On a besoin de Michel Barnier comme il a besoin de nous", souffle un proche de Gabriel Attal. Mais il va falloir accélérer cette période de rodage, comme l'a reconnu la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon.
Macronistes et Républicains doivent donc finir de s'apprivoiser, car le budget arrive à l'Assemblée nationale la semaine prochaine et les alliés vont devoir s'entendre sur ce sujet. Sinon, Michel Barnier devra dégainer l'article 49-3 de la Constitution, qui permet une adoption sans vote. Une fin inéluctable, selon une ancienne ministre.
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