"Aucune limite" au soutien français à l'Ukraine : ce qu'Emmanuel Macron a dit aux chefs de parti

Ce jeudi 7 mars, Emmanuel Macron a rencontré les chefs de parti lors d'une réunion de près de trois heures. En sortant de l'Élysée, plusieurs d'entre eux ont rapporté que le président de la République leur avait expliqué qu'il n'y avait "aucune limite" et "aucune ligne rouge" au soutien de la France à l'Ukraine, en guerre contre la Russie. 

À huis clos, le chef de l'État a leur a présenté les résultats de la conférence internationale pour amplifier le soutien militaire à l'Ukraine organisée la semaine dernière à Paris. Selon BFMTV, Emmanuel Macron aurait commencé par un propos introductif d'une vingtaine de minutes, avant de projeter des cartes du front ukrainien sur des écrans pour faire le point sur la situation. 

Évoquant un "besoin de sursaut", il a fait part de son inquiétude face à l'avancée des Russes sur le front et a mentionné les cyberattaques menées par Moscou. Après cette présentation, le président a échangé avec les chefs de parti, quelques jours avant que la stratégie française ne soit l'objet d'un débat, suivi d'un vote, au Parlement, mardi 12 mars à l'Assemblée nationale, puis mercredi au Sénat.

"Des positions de va-t-en-guerre"

Le président du RN, Jordan Bardella, a assuré avoir plaidé lors de cette réunion de près de trois heures pour que "la France n'entre pas elle-même en guerre avec la Russie". L'envoi éventuel de troupes occidentales au sol ou l'appel à ne pas "être lâches" récemment défendus par Emmanuel Macron sont, pour le responsable d'extrême droite, "des positions de va-t-en-guerre" et suscitent, selon lui, "l'inquiétude dans le pays". 

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Le patron des communistes Fabien Roussel a de son côté regretté en sortant de l'Élysée que deux ans après l'invasion russe de l'Ukraine "la position de la France a changé : il n'y a plus de lignes rouges, il n'y a plus de limites". 

La cheffe des Écologistes Marine Tondelier a jugé "extrêmement inquiétant de voir un président de la République française qui explique, face à quelqu'un qui détient l'arme nucléaire que nous détenons nous-mêmes, qu'il faut montrer que nous sommes sans limite". 

"Une instrumentalisation aux fins de campagne électorale"

Le coordinateur politique de La France insoumise, Manuel Bompard, a dit ressortir "plus inquiet" de cette réunion, "puisque le président de la République, loin de revenir sur les déclarations qui étaient les siennes la semaine dernière, les a confirmées". Quant au président des LR, Éric Ciotti, il a dénoncé "une instrumentalisation aux fins de campagne électorale pour les élections européennes".

Au préalable, le président Macron, qui a promis de se rendre en Ukraine avant la mi-mars, s'était entretenu mercredi soir à l'Élysée, avec ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy.