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À la veille de la CAN, Nicolas Pépé au cœur d'une polémique
Crédit : Matthieu Mirville / DPPI via AFP
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Le 21 décembre prochain, la Côte d’Ivoire entrera en lice au Maroc pour défendre son titre continental. Mais l’un de ses cadres, champion d’Afrique 2024, ne sera pas du voyage. La non-sélection de Nicolas Pépé, pourtant performant avec Villarreal et élu joueur du mois de Liga en août, a fait grand bruit ces derniers jours.
Et pour cause : cette décision est intervenue quelques jours après la publication d’une vidéo avec le créateur de contenus Just Riadh, qui cumule plus de 10 millions d'abonnés sur ses réseaux. Ce vendredi 5 décembre, il a publié un format immersif intitulé "J’ai passé 72 heures dans la vie de Nicolas Pépé". Une vidéo visionnée plus de 750.000 fois sur YouTube.
Dans ce vlog d’une heure et demie, le joueur a successivement chambré le Maroc, l’Algérie ou encore ses propres coéquipiers, et quelques propos ont déclenché une tempête. Un flot d’insultes racistes, des accusations de manque de respect envers le pays hôte, des débats autour de sa prise de position sur les binationaux. Une escalade qui aurait même fait rejaillir sur sa place en sélection, selon certaines suppositions.
Sa blague sur le Maroc lui a valu une vague de cyberharcèlement. "Ils ont dû gagner ça en 1818, même mon daron n'étais pas né", a lancé Nicolas Pépé à propos du seul titre continental des Lions de l’Atlas. Une phrase qui lui a valu un lynchage virtuel : entre attaques xénophobes et insultes racistes.
Une situation qu’il a dénoncée dans un message publié sur son compte Instagram : "Double peine pour moi. C’est le football, c’est la vie. Merci à la Liga, à Villarreal et à ceux qui m’ont soutenu après ces derniers jours de harcèlement et de racisme. Bonne chance à mes coéquipiers."
Sa sœur, Corinne Pépé, a également pris sa défense dans un message particulièrement virulent. Pour elle, la sanction n’a aucune logique : "Il s’est excusé alors que c’est lui la victime ! Et là c’est lui qu’on sanctionne ? Il a toujours représenté son pays avec fierté. Aujourd’hui tu rigoles dans une vidéo et ça devient un drame ?". De même, le footballeur international Layvin Kurzawa, qui cumule plus d'un million d'abonnés sur Instagram, a exprimé son incompréhension. "Si on devait ne pas sélectionner chaque joueur pour ce qu’il a pu dire en vidéo, beaucoup n’auraient jamais joué la Coupe du monde. Dommage pour la Côte d’Ivoire qui se prive du meilleur Ivoirien actuel. Force à toi NP19."
Par ailleurs, la Fédération ivoirienne (FIF) a publié ce mercredi 11 décembre un communiqué condamnant "avec la plus grande fermeté le harcèlement et les insultes racistes" subis par le joueur. Elle y a salué son "geste d’apaisement".
Dans la même vidéo, une autre séquence a été mal perçue, cette fois du côté de la Côte d’Ivoire. Pépé avait donné son avis sur les joueurs binationaux ayant d’abord joué pour la France avant de rejoindre une sélection africaine.
"Si je suis sélectionneur, un joueur qui choisit l’équipe de France puis une sélection africaine, c’est de côté direct." Avant de prendre l’exemple d’Alban Lafont : "Il n’est pas Ivoirien, il est Burkinabè, mais il a le passeport. Nous on s’en fout."
Quelques jours plus tard, la sélection à la CAN a été actée. Le sélectionneur Émerse Faé a justifié : "ce n’est pas une sanction sportive". Avant de poursuivre : "Si on s’en tenait au volet sportif, il serait bien évidemment avec nous. Il était dans la case des performances. Mais pour faire une liste, il faut tenir compte de beaucoup d’éléments, que ce soit sur ou en dehors du terrain. Tous ces éléments ont fait que Nicolas n’est pas sur la liste."
Une explication qui a laissé sceptiques nombre de supporters. Certains internautes ont regretté la décision. Sous la vidéo de Riadh et sur les réseaux sociaux, les réactions se sont multipliées, et ont fait l'office d'un procès : "Dommage qu’il ne soit pas sélectionné, total soutien de la part d’un Tunisien" ou encore "et c’est juste pour ça qu’on l’insulte et qu’il ne jouera pas la CAN ? Sérieux ?". On peut également lire : "Il suffisait que la vidéo s’arrête à 1h23, Pépé serait à la CAN" ou encore "le documentaire qui lui a coûté la CAN au Maroc".
Le contenu qui a bénéficié d'un énorme buzz, est rapidement devenu un casse-tête pour son réalisateur, Just Riadh. Le créateur s’en est défendu sur ses réseaux sociaux ce mardi 10 décembre : "Je ne comprends pas que ça prenne de telles proportions. On a charrié tout le monde : le Maroc, l’Algérie, la Côte d’Ivoire… Nicolas est resté très naturel du début à la fin. Il n’a rien dit de mal, rien de problématique."
Le créateur de contenus a martelé : "Il est resté le plus naturel possible, limite parfois on oubliait qu’il y avait des caméras. Nicolas est un mec au top, et c’est un acteur central de la Liga, je le rappelle. Et puis on demande à ce qu’on rester nous-mêmes, mais après ça nous demande de couper des passages… À aucun moment, il n’a pas été insultant ou offensant, donc vraiment je ne comprend pas".
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