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Guerre en Ukraine : l'Europe va-t-elle saisir les avoirs russes gelés pour financer l'effort de guerre ?

Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, l'Europe envisage de saisir les avoirs russes gelés pour soutenir Kiev. Une décision qui pourrait créer des tensions diplomatiques.

De l'argent, en monnaie (image d'illustration)

Crédit : BELPRESS/MAXPPP

La France va-t-elle saisir les avoirs russes gelés sur son sol ?

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La France va-t-elle saisir les avoirs russes gelés sur son sol ?

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François Lenglet - édité par Alexian Giron

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Les Européens seraient prêts à déclarer l'état d'urgence pour bloquer, sans limitation de temps, les 210 milliards d'euros d'avoirs russes, et à consentir un prêt à l'Ukraine, a révélé le Financial Times. Il aurait l'avantage de financer l'effort de guerre de l'Ukraine et donc de donner à Kiev davantage de poids dans les négociations de paix, selon une idée du chancelier allemand Friedrich Merz. 

Il n'y a guère d'autres solutions pour aider l'Ukraine. Les États ne veulent pas s'endetter plus pour cette cause. La Banque centrale européenne, sollicitée, a refusé de garantir le prêt. Ces avoirs financiers sont de l'argent placé par le pouvoir russe dans des institutions financières européennes, avant la guerre.

En Belgique, 185 milliards sont dans les comptes de la société financière Euroclear. Les banques françaises auraient en dépôt quant à elles une dizaine de milliards. 

Contourner la règle de l'unanimité

Il faut une procédure d'état d'urgence, car toute sanction pérenne contre la Russie serait bloquée par le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, allié de Vladimir Poutine en Europe. La procédure permet ainsi de contourner la règle de l'unanimité. L'Europe s'apprête donc à passer outre ce qui est plus qu'une tradition. Le Vieux Continent n'a jamais saisi les avoirs financiers d'un gouvernement, fût-il en guerre contre nous. 

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Même pendant les guerres mondiales, les avoirs ennemis, bloqués durant le conflit, ont souvent été utilisés lors des traités de paix, pour financer les réparations, avec l'accord du pays vaincu. La saisie des avoirs russes violerait ce principe, car il n'y a ni traité de paix, ni vaincu. 

La Belgique et les États-Unis sont réticents

Ainsi, la Belgique, principal pays concerné, est très réticente, parce que le prêt à Kiev ne sera jamais remboursé. Le gouvernement belge a donc peur d'être attaqué par la Russie, après le conflit, et de devoir se ruiner pour rembourser. Moscou en a d'ailleurs rajouté, en promettant à la Belgique cinquante ans de conflit juridique.

Washington est également contre l’initiative, car Donald Trump veut récupérer cet argent pour l’investir dans un fonds de reconstruction de l’Ukraine, dont l’Amérique aurait récupéré les bénéfices. L'Europe ouvre une nouvelle ligne de front, en somme.

Avec le risque supplémentaire d'atteindre la crédibilité des places financières européennes. Parce que, s’il y a un tel précédent, l’argent du Golfe ou d’Asie viendra-t-il toujours s’investir chez nous ? La décision ultime sera prise lors du sommet européen, la semaine prochaine.

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