Le début du reste du quinquennat d'Emmanuel Macron se joue ce soir à 20h00. Le président va se lancer dans un exercice de communication crucial. Il annoncera des mesures concrètes, bilan du grand débat, lors d'une allocution d'une vingtaine de minutes à l'Élysée. Franck Louvrier, ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, décrypte cet événement pour RTL.
"Le chef de l'État est très attendu. Il a choisi la stratégie du teasing et pas celle de la surprise au fil de l'eau. Quand on écoute les propos du Premier ministre la semaine dernière en disant que la réponse serait 'puissante et concrète', c'est vraiment le souhait de vouloir faire monter la pression", explique-t-il.
"C'est une communication du rasoir à deux lames" déclare Franck Louvier. "La première lame, une intervention face caméra, très cinquième République" ce soir, et puis mercredi 17 avril la deuxième lame avec "une conférence de presse", précise-t-il. "Il faudra sans doute une troisième lame c'est-à-dire une conversation avec des journalistes pour s'adresser directement aux Français", complète-t-il.
Alors qu'Emmanuel Macron a toujours rejeté l'exercice de la conférence de presse, le choix peut paraître étonnant. Un choix que l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy justifie par un "besoin de pédagogie". "Il a bien compris que les journalistes et la presse étaient indispensables en matière de communication présidentielle", conclut-t-il.
"Il semble qu'il a choisi de se faire confiance et plus de faire confiance à son gouvernement pour relayer la pédagogie", explique Franck Louvrier. Selon lui, "la cinquième République c'est un centralisme très fort du Président". Le conseiller pense qu'Emmanuel Macron "ne veut pas que les élections européennes deviennent l’exutoire du grand débat national". "Pour éviter que les gens s'expriment il faut qu'avant il puisse répondre immédiatement aux Français et à leurs souhaits", affirme-t-il.
Pour Franck Louvrier, l'allocution de ce soir "sera un exercice compliqué parce qu'il va falloir faire court" et "il faut qu'il soit le plus claire possible et limpide". En revanche, "ça ne suffira pas comme rentrée médiatique. Il faudra compléter tout ça par d'autres interventions", avoue le conseiller.