Il a décidé de faire durer les choses. Auditionné ce mercredi 14 mai par une commission d’enquête parlementaire chargée d’évaluer sa gestion de l’affaire Bétharram, François Bayrou s’est longuement attardé sur les déclarations de Françoise Gullung, professeure de mathématiques entendue le 26 mars dernier. Cette dernière, considérée comme la lanceuse d'alerte dans cette affaire, avait affirmé sous serment l'avoir alerté sur des faits graves impliquant des enfants scolarisés dans l'établissement. Une version que le Premier ministre a vigoureusement contestée allant jusqu’à accuser l’enseignante d’avoir "affabulé".
Pendant de longues minutes, il a été interrogé par la présidente de la commission, Fatiha Keloua Hachi, et son co-président, Paul Vannier. Ces derniers l’ont confronté aux propos de Françoise Gullung, qui affirme avoir lancé deux alertes à l'époque : l’une par courrier en janvier 1995, l’autre en mars de la même année. "Elle nous a dit sous serment vous avoir informé de faits physiques sur des enfants dont elle dit avoir été témoin. Que faites-vous de ces alertes ? ", l’interroge Paul Vannier.
François Bayrou a nié en bloc, assurant ne jamais avoir été informé et prétendant pouvoir le prouver. Pour appuyer sa version, il a proposé de projeter une "courte vidéo de deux minutes" tirée de l’audition de l’enseignante. Refus immédiat de la présidente de la commission : "Je vous ai demandé à l’avance les documents que vous alliez projeter, elle n’était pas dans la liste", a alors tranché Fatiha Keloua Hachi, rappelant le cadre réglementaire de l’audition.
Visiblement agacé, le Premier ministre a reconnu n’avoir « eu aucune envie de soumettre à l’avance ces documents », justifiant ce choix par son ressenti : "Je n’ai pas eu le sentiment que la commission était totalement objective. " Une affirmation à laquelle la présidente a répliqué sans détour : "C’est une commission d’enquête. Le but est de contrôler l’État et l’action de l’État. Nous sommes dans nos prérogatives en vous interrogeant."
L’incident passé, Bayrou a poursuivi sa défense en affirmant que les propos de l'enseignante avaient été mal retranscrits. Et le maire de Pau de lire un extrait de son audition pour pointer ce qu’il considère comme des incohérences.
Il cite notamment le passage où l’enseignante affirme avoir été recrutée à la demande du père Vaillant pour enseigner les mathématiques à Bétharram. Affectée ensuite dans un autre établissement à Saintes, elle dit y avoir été mal reçue par certains collègues et punie par l’administration : bien qu’enseignante certifiée, elle aurait écopé de nombreuses heures de surveillance. Selon elle, le père Vaillant lui aurait expliqué cette mise à l’écart en ces termes : "Vous êtes idiote, vous n’avez pas compris que vous êtes là pour venger Carricart."
Une déclaration que Bayrou juge incohérente. "C’est en octobre 1996. Or, Carricart n’intervient dans cette affaire que deux ans plus tard ", souligne-t-il, visiblement satisfait de son argument. Et de conclure "j'affirme que cette dame a affabulé devant la commission".
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