Affaire Bétharram : "Il s'agissait de me coincer pour m'obliger à démissionner", affirme Bayrou devant la commission d'enquête

L'audition de François Bayrou devant la commission d'enquête vient de se terminer. Le Premier ministre a clamé "cinq heures et demi" au terme de ces longs échanges avec les députés.

Face à la commission, François Bayrou a prôné la création d'une "autorité indépendante" sur les violences contre les enfants. Cette haute autorité comprendrait "un conseil scientifique" et un "conseil des victimes". Elle concernerait "tous les établissements" scolaires mais aussi "les associations sportives", "les associations culturelles", "les familles", a détaillé le Premier ministre, expliquant s'inspirer d'une loi adoptée en Allemagne.

Le travail de cette commission sur les violences à Bétharram et dans d’autres établissements a trop visé François Bayrou selon le Premier ministre. "Vous ne m’avez interrogé que sur moi. Sur ma responsabilité, sur ce que j’avais fait, ou pas fait, sur le soupçon que je sois intervenu dans l’affaire pour protéger des pédocriminels, soupçon insupportable", fustige-t-il face aux députés. "Je connais très bien certaines victimes. Je connais très bien ma fille aussi. Mais de ça, tout le monde s’en fichait. Il s’agissait de me coincer pour m’obliger à démissionner", juge le chef du gouvernement.

Face à la commission d'enquête, François Bayrou a été confronté à un événement qui lui colle à la peau depuis plus de 20 ans. En 2002, en pleine campagne présidentielle, celui qui est alors candidat sous la bannière UDF gifle un jeune garçon face aux caméras.

François Bayrou

"Un moment extrêmement tendu" : François Bayrou revient sur l'affaire de la gifle en 2002

La réponse de Françoise Gullung, ancienne professeure à Bétharram, à François Bayrou au micro de RTL.

L'audition de François Bayrou mercredi par la commission d'enquête parlementaire consacrée au scandale de violences physiques et sexuelles à Notre-Dame-de-Bétharram n'est "pas un aboutissement" mais seulement "une étape", a réagi le porte-parole du collectif des victimes de l'établissement catholique.

En 2002, François Bayrou avait assené une claque à un enfant essayant de lui dérober son portefeuille. Le premier ministre est revenu sur cette séquence : cette gifle "n'était pas du tout une claque violente, c'était une claque de père de famille".

François Bayrou a une nouvelle fois dénoncé la "méthode" de Paul Vannier. Il a brandi un exemplaire du livre "La Meute". Un ouvrage qui illustre, selon lui, la mauvaise foi qui règnerait au sein du parti d'extrême gauche. "Vous ne cherchez pas la vérité, vous la déformez tout le temps", assure-t-il.

"Je ne connais rien de pire, rien de plus abject que des adultes utilisant des enfants comme objets sexuels", déclare François Bayrou. "Pour moi, l'humanité ne peut pas tomber plus bas que des adultes qui prennent des enfants comme partenaires sexuels. C'est une immonde abomination", ajoute-t-il.

Le premier ministre reconnaît : "Est-ce que j’ai lu rapport de 1996 aussi attentivement que j’aurai dû ? Sûrement pas. Je n’ai dû lire que la conclusion".

Violette Spillebout, co-rapporteur de la commission d'enquête parlementaire et députée Renaissance prend à son tour la parole. "Je vous demanderais de ne pas considérer que tout le travail est à charge contre vous", déclare-t-elle. L'élue rappelle que cette commission a auditionné "140 personnes" et "récolté de nombreux documents"

Elle évoque le rapport académique effectué en 1996. "Pourquoi ce choix de demander au recteur de diligenter une inspection au niveau académique" et non pas au niveau national, interroge-t-elle ?

"Il n’est pas vrai que Françoise Gullung connaissait Carricart", l’ancien directeur de l’établissement de Bétharram, qui s’est suicidé en 2000 alors qu’il était visé par des plaintes pour viol et agression sexuelle, assure François Bayrou.

Françoise Gullung a indiqué aux députés qu'elle avait cherché à prévenir François Bayrou par deux fois.

Après avoir remis en question l'objectivité de la commission d'enquête parlementaire, François Bayrou insiste pour diffuser l'extrait de l'audition sous serment de Françoise Gullung.

La présidente de la commission, Fatiha Keloua Hachi, lui précise que toutes les auditions sont consultables. "Je mets en doute ceux qui rédigent" les comptes-rendus "et ceux qui contrôlent" l'action du gouvernement. Ils visent ainsi les fonctionnaires de l'Assemblée nationale et les membres de la commission d'enquête

François Bayrou a alors lu une retranscription de l'extrait vidéo qu'il souhaitait diffuser. Et de conclure que l'audition de l'ancienne enseignante est "une affabulation sous serment"

François Bayrou demande la projection d'un extrait d'une audition de l'enseignante à Notre-Dame-de-Bétharram Françoise Gulling. Refus catégorique de la présidente de la commission qui dénonce le fait que cette demande n'était pas dans la liste des pièces diffusables envoyées par François Bayrou.

Le premier ministre remet en cause la légitimité de la commission. "Je n’ai pas eu le sentiment que la commission était totalement objective".

"C'est une commission d'enquête, le but est de contrôler l'État et l'action de l'État. Nous sommes dans nos prérogatives en vous interrogeant", répond la présidente de la commission Fatiha Keloua Hachi

François Bayrou retrace la chronologie des mentions de l'affaire Bétharram dans la presse. "Pendant vingt-cinq ans après la mort du père Carricart, il n’y a pas eu un seul écho de presse", déclare-t-il.

Les échanges entre François Bayrou et le co-rapporteur de la commission d'enquête parlementaire Paul Vannier se crispent de plus en plus. La présidente de la commission Fatiha Keloua Hachi rappelle à l'ordre le premier ministre. "Il faut prendre le pli et répondre à la question qu'on vous a posé", lui demande-t-elle.
Réponse de François Bayrou : "Je ne laisserai pas prospérer la méthode du rapporteur (...) Je répète que vos affirmations sont biaisées".

Paul Vannier pose une nouvelle question à François Bayrou. Il cite les propos du juge Mirande où il assure avoir informé le premier ministre des témoignages de violences sexuelles. "Que cherchez-vous à dissimuler ?", interrogé le député La France insoumise

"Moi, je n'ai pas menti", répond François Bayrou. "Je n'ai rien caché et je vous demande d'adopter une formulation qui respecte ce que vous convoquez devant cette commission. Ce n'est pas la presse qui commande ce que je dis", ajoute-t-il.

"Dans ma vie, on m'a accusé de beaucoup de choses, rarement de faits aussi ignominieusement graves (...) Je maintiens que comme ministre de l'Éducation nationale à cette époque et encore maintenant, je n'ai jamais eu d'autres informations que celles parues dans le journal", poursuit le chef du gouvernement

Le député LFI Paul Vannier prend la parole et demande au premier ministre s'il maintient "sous serment" les propos suivants : "Je n'ai jamais été informé de quoi que ce soit de violences ou de violences a fortiori sexuelles"

"Celui qui ment ce jour-là ce n'est pas celui qui répond à la question, mais celui qui la pose, donc vous", répond François Bayrou. "Il y a eu 25 ans de silence absolu et tout ce que je savais, je l'ai su par la presse. Je vais vous en apporter les preuves (...) Je n'ai eu pas d'autre informations, comme ministre de l'Éducation nationale, que par la presse et je n'ai bénéficié d'aucune info privilégiée"

"Enfin", a déclaré François Bayrou en faisant référence à la tenue de cette commission parlementaire et plus généralement à la levée de la loi du silence sur l'affaire Bétharram.

"Je veux exprimer beaucoup de reconnaissance à ceux qui tous seuls au début" ont permis ces révélations. "Si ma présence comme cible politique a permis que ces faits apparaissent, ce 'Metoo' de l'enfance aura été utile", a déclaré le premier ministre

"Je n’ai jamais siégé, à mon souvenir, au conseil d’administration de Bétharram", a assuré le premier ministre

"Vous êtes sous serment et nous attendons la vérité", a déclaré la présidente de la commission d'enquête parlementaire. François Bayrou a levé la main et a répondu : "Je le jure".

La présidente de la commission, la députée Fatiha Keloua Hachi, commence par rappeler les fonctions occupées par François Bayrou dans les années 90.

Elle rappelle aussi les noms et les fonctions des personnes déjà auditionnées par la commission.

Les Écologistes ont présenté un plan d’urgence pour la protection de l’enfance. Soulignant les défaillances de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), le parti de Marine Tondelier appelle à une réforme en profondeur de la politique de protection de l’enfance

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Dans "Le silence de Bétharram", Alain Esquerre révèle les témoignages poignants d'anciens élèves victimes d'abus au sein de l'établissement scolaire. Ces victimes témoignent de scènes glaçantes, de gifles parfois jusqu'à en perdre l'audition, les brimades, les humiliations, les punitions où les jeunes restent dehors en sous-vêtements pendant des heures en pleine nuit.

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Ce mercredi, Jean-Marc déposera plainte pour non-dénonciation de crime. Deux plaintes similaires ont déjà été déposées et placées sans suite. Il demande également la fermeture de l'établissement. "Vous vous rendez compte qu'ils continuent à toucher des financements, ils sont toujours sous contrat avec l'État", regrette-t-il.

Retrouvez l'intégralité de l'entretien ⤵️

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Invité de RTL ce mardi 14 mai, Sébastien Chenu a dénoncé les méthodes de "l'extrême gauche et a visé, sans le nommer le rapporteur de la commission d'enquête parlementaire Paul Vannier, député insoumis.
Sa réponse en vidéo ⤵️

Témoignages contradictoires, attaque comme méthode de défense... François Bayrou a longtemps péché par légèreté avec parfois des arguments déroutants. "La preuve que je ne savais pas, c'est qu'on ne m'a rien dit", déclarait-il. Mais il promet ce mercredi de faire une démonstration incontestable de sa bonne foi.

Notre récit ⤵️

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