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Comment l'affaire Bétharram est devenue l'affaire Bayrou

François Bayrou se retrouve au cœur d'une tempête médiatique et judiciaire liée à l'affaire Bétharram. Accusé d'avoir fermé les yeux sur des violences dans cet établissement, l'ancien ministre de l'Éducation tente de prouver son innocence face à des accusations de plus en plus pressantes.

Le Premier ministre François Bayrou, le vendredi 25 avril 2025.

Crédit : Ed JONES / AFP

Marie-Bénédicte Allaire - édité par Eléonore Aparicio

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Bétharram, c'est un chemin de croix personnel pour François Bayrou. Bordères, son village natal, est à 20 minutes de l'établissement privé. Deux de ses enfants y ont été scolarisés. Son épouse y a enseigné le catéchisme. Mais l'affaire Bétharram devient l'affaire Bayrou le 11 février, quand, à l'Assemblée nationale, l'insoumis Paul Vannier l'accuse.

"Depuis le début des années 1970, vous saviez, pendant 30 vous avez choisi l'omerta". Ce jour-là, François Bayrou n'a pas un mot pour les victimes et il nie tout en bloc. "Je n'ai jamais été informé de violences, et a fortiori de violences sexuelles. Jamais", répond-il. Pourtant, ministre de l'Éducation jusqu'en juin 1997, il a lui-même demandé une inspection de l'établissement après une première plainte contre un surveillant. 

L'inspecteur mandaté reconnaît aujourd'hui qu'il a bâclé son rapport et François Bayrou n'a pas pu ignorer tous les articles de la presse locale puis nationale sur Bétharram. Ses explications embrouillées, ses contradictions sèment le doute. 

Des témoignages contradictoires

Quand le juge d'instruction et le gendarme en charge de l'enquête contre le père Carricard, l'ancien directeur de l'école accusé de viol, affirme qu'au printemps 1998, François Bayrou a cherché à avoir des informations sur le dossier, il répond "un juge et un gendarme, ça peut se tromper comme tout le monde". Comme s'il ne prenait pas la mesure de la gravité de ces affirmations. 

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Il se contredit une première fois lorsque après avoir nié toute rencontre, il reconnaît qu'il a parlé au juge Christian Mirande, son voisin dans le Béarn, mais il assure qu'il n'a pas interféré dans le dossier. "Est-ce que je suis jamais intervenu ? La réponse est non, jamais, ni de près, ni de loin", affirme-t-il. 

L'attaque comme méthode de défense

Après le déni, c'est donc le rétropédalage. Le premier ministre a choisi comme méthode de défense l'attaque en chargeant le gouvernement Jospin,  en particulier la ministre de la Justice de l'époque, Élisabeth Guigou. 

"Si je ne savais pas, d'autres savaient", assure-t-il. Il explique qu'en effet, le procureur général a alors informé la chancellerie à quatre reprises. Devant la commission d'enquête Élisabeth Guigou, elle ne s'en souvient pas. Elle explique qu'elle avait volontairement coupé le lien direct entre le pouvoir politique et le parquet. Interdiction pour son administration de lui faire remonter les informations sur les affaires. 

Cet argument, les amis de François Bayrou n'y croient pas et pour eux, cette commission d'enquête a un seul but, faire tomber François Bayrou. "Ce n'est pas une commission d'enquête judiciaire. Nous sommes là pour une commission d'enquête politique par des députés politisés. Je pense qu'il ne faut pas l'oublier", déclare Périne Goulet, porte-parole des députés Modem. 

François Bayrou a longtemps péché par légèreté avec parfois des arguments déroutants. "La preuve que je ne savais pas, c'est qu'on ne m'a rien dit". Mais il promet ce mercredi de faire une démonstration incontestable de sa bonne foi.

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