Il devait incarner la relève post-Mélenchon. Après une semaine de silence, Adrien Quatennens a publié un communiqué sur son compte Twitter afin d'annonce qu'il se met en retrait de son poste de coordinateur de la France insoumise.
Cette décision intervient après les révélations du Canard Enchaîné sur la main courante déposée par sa femme. Dans un communiqué de deux pages, le numéro 2 de La France insoumise y évoquait notamment "des disputes" depuis l'annonce par sa femme de sa volonté de divorcer. Le député LFI du Nord a aussi reconnu lui avoir "donné une gifle", tout en précisant avoir "profondément regretté ce geste".
Sa décision a déclenché de nombreuses tensions sein de la France insoumise, mais aussi au sein de la Nupes.
Les premières lignes de l'article du Canard Enchaîné n'avaient pas encore été publiées que le couple Quatennens réagissait par communiqué. Le député LFI du Nord y réclamait notamment "le respect" de sa "vie privée". "Suite à une dispute après avoir annoncé sa volonté de séparation, Céline Quatennens a déposé une main courante en précisant aux policiers qui l'ont entendue qu'elle ne souhaitait ni porter plainte, ni qu'il y ait de suites judiciaires à cette main courante et qu'elle exigeait que les informations ne se retrouvent pas dans la presse", écrivait le couple.
"Comme des millions de Français, nous vivons actuellement une situation de divorce difficile que nous entendons réaliser à l'amiable, écrivaient-ils. Nous entendons protéger notre vie privée et celle de notre famille, en demandons le respect pour retrouver le chemin de l'apaisement".
"Je ne peux que déplorer qu'une main courante intervenue dans le cadre d'une séparation ait pu faire l'objet d'une diffusion publique contre la volonté expresse et exprimée de son épouse", a affirmé Me Jade Dousselin, l'avocate du député de la 1ère circonscription du Nord.
Le parquet de Lille a confirmé à RTL avoir ouvert une enquête, dans le cadre de sa "politique pénale volontariste pour le traitement des violences conjugales". Le parquet de Lille a expliqué que sa politique en matière de violences conjugales prévoyait qu'"en cas de dépôt d'une main courante et lorsque les faits lui paraissent le mériter", les services de police devaient le contacter "pour obtenir des instructions".
Cette politique prévoit également qu'"une association d'aide aux victimes" soit "immédiatement mandatée pour prendre attache" avec la victime et "l'inciter à prendre part à la procédure judiciaire". "Aucune procédure en la matière n'est classée sans suite par opportunité", insiste le parquet, qui souligne que pour son "bon déroulement", l'enquête dans cette affaire devait se tenir "à l'écart de la scène médiatique".
L'affaire touchant Adrien Quatennens ravive aussi les débats à gauche sur le traitement, au sein des partis, des violences faites aux femmes. La France insoumise, qui se veut en pointe sur le sujet, s'est ainsi retrouvée cette année prise en étau sur la gestion difficile des cas d'Eric Coquerel et Taha Bouhafs, pour leur part accusés de violences sexuelles.
Dimanche, le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon a apporté son soutien au député LFI du Nord, éreintant "la malveillance policière, le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux" qui "se sont invités dans le divorce conflictuel d'Adrien et Céline Quatennens", en faisant notamment fuiter l'existence d'une main courante.
"Il a pris une décision courageuse", a répondu la cheffe du groupe des Insoumis à l'Assemblée Mathilde Panot lors du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI, appelant à laisser "un peu le temps de nous organiser, de discuter entre nous".
La réaction de Jean-Luc Mélenchon est venue "d'un autre monde", s'est indignée en retour la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, ou "lamentable", selon Luc Broussy, président du conseil national du PS. La présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée Aurore Bergé a, elle, critiqué une "indignation à géométrie variable".
"Mon affection pour lui ne veut pas dire que je suis indifférent à Céline (...) Mais je le dis : une gifle est inacceptable dans tous les cas", a complété sur Twitter le leader de la France insoumise.
De son côté, la députée EELV Sandrine Rousseau a appelé Adrien Quatennens à aller plus loin et à se mettre "en retrait de toute parole publique", y compris à l'Assemblée, disant attendre des "sanctions" de la part de LFI.
Devenu député en 2017, réélu facilement en 2022, Adrien Quatennens voit-il à 32 ans son avenir hypothéqué par cette affaire ? "Non", assure Mme Panot, car à LFI "nous ne pensons pas qu'un homme, même s'il a commis à un moment un acte de violence, est un homme qui est violent à vie". De là à prendre la suite de Jean-Luc Mélenchon, dont il était un des héritiers putatifs pour la tête du mouvement ? "Je pense que c'est compromis en tous cas", estime Sandrine Rousseau.
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