C'est la polémique qui agite la France Insoumise. Après être sorti de son silence, ce sont les avocats du journaliste Taha Bouhafs dénoncent désormais une procédure "hors du droit", menée par le Comité de suivi des violences sexuelles et sexistes (CVSS) de LFI qui l'empêche, selon eux, de répondre aux accusations qui le visent, dans un communiqué transmis jeudi 7 juillet à l'AFP.
"Taha Bouhafs entend, par la voix de ses conseils, réaffirmer son droit de connaître les accusations dont il fait l'objet afin de pouvoir y répondre, au même titre que n'importe quel citoyen publiquement accusé", écrivent ses trois avocats Mes William Bourdon, Raphaël Kempf et Vincent Brengarth.
Candidat aux élections législatives dans le Rhône, le journaliste s'était retiré le 10 mai en invoquant le "racisme" d'"attaques sans précédent" contre lui menées par la macronie, la droite et une partie de la gauche. Mais LFI avait annoncé le lendemain qu'une enquête interne avait été ouverte à son encontre par le CVSS.
Taha Bouhafs est sorti de son silence mardi 5 juillet pour reprocher à LFI, dans une lettre ouverte de six pages publiée sur les réseaux sociaux, de ne pas lui avoir permis de se défendre face aux accusations et réclamer "une procédure juste et équitable".
Le parti de Jean-Luc Mélenchon s'est défendu en expliquant ne pas pouvoir lui transmettre "les informations envoyées à la cellule", ni organiser une confrontation, au nom de "la volonté d'anonymat des plaignantes".
Mais "dans le respect du contradictoire, il pourra être entendu par nos instances", ajoute le mouvement, qui poursuit "(son) travail de conviction auprès des plaignantes pour qu'elles saisissent la justice". "Cette situation n'est pas tolérable car elle méprise gravement les droits de Taha Bouhafs", considèrent ses avocats.
"Chacun doit mesurer le risque d'une justice politique qui reposerait sur des indices dont seuls les destinataires connaîtraient la teneur, qui s'exercerait sans procédure parfaitement définie, au mépris du principe du contradictoire et sans accès aux éléments factuels", ajoutent-ils. La procédure suivie contre Taha Bouhafs est hors du droit, ce qui l'a empêché de pouvoir répondre aux accusations dont il faisait l'objet", estiment Mes Bourdon, Kempf et Brengarth.
Les trois avocats interrogent "plus généralement la nécessité de revoir les procédures internes à certaines formations politiques ou structures associatives, pour éviter, au nom de la lutte légitime contre les violences sexuelles, que des procès soient menés de manière unilatérale dans un entre-soi qui ne peut garantir neutralité et impartialité".
Sur BFMTV, la députée insoumise Clémentine Autain, directement mise en cause par Taha Bouhafs, a rappelé que "les femmes qui ont témoigné ne voulaient pas que cela soit sur la place publique". "Nous ne sommes pas la justice, nous ne rendons pas la justice", a-t-elle poursuivi, mais elle souligne que "la justice n'arrive pas à faire son travail".
"La responsabilité que nous prenons, c'est de dire que notre organisation, par choix politique, ne veut pas être représentée par des hommes dont nous aurions des témoignages affirmant qu'ils pourraient être violents. C'est un choix politique", a-t-elle insisté.
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