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Têtes de cochons déposées devant des mosquées : ce que l’on sait

Au moins neuf têtes de cochon ont été découvertes ce mardi 9 septembre aux abords de différentes mosquées franciliennes. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, tandis que la classe politique dénonce à l'unanimité des faits inacceptables.

Une mosquée (illustration)
Crédit : Ian LANGSDON / AFP
Jérémy Billault & AFP
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Des têtes de cochon ont été découvertes ce mardi 9 septembre devant plusieurs mosquées de l'agglomération parisienne et de la capitale. C'est le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, qui en a fait l'annonce sur son compte X dénonçant "des actes abjects", suscitant l'indignation immédiate de l'ensemble de la classe politique. 

Ces têtes de porc, animal considéré comme impur par l'islam, ont notamment été découvertes sur la voie publique à Paris, en Seine-Saint-Denis et dans les Hauts-de-Seine. "Une enquête a immédiatement été ouverte", a ajouté le préfet de police, assurant que "tout (était) mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ces actes abjects". 

Le préfet des Hauts-de-Seine a également dénoncé sur X des "actes inacceptables" tandis qu'Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de la Lutte contre les discriminations, "s'est entretenue avec le recteur de la grande mosquée de Paris pour exprimer la solidarité du gouvernement à l'égard de nos compatriotes musulmans après que six mosquées à Paris et en petite couronne aient fait l'objet d'actes abjects", a indiqué son entourage. 

Le président de la République, Emmanuel Macron, s'est lui aussi entretenu, mardi, avec les représentants de la communauté musulmane de Paris et leur a exprimé son "soutien". 

Le parquet de Paris saisi, une enquête "immédiatement" ouverte

En début d'après-midi, le parquet de Bobigny s’est dessaisi au profit du parquet de Paris, pour des faits similaires à Montreuil, ainsi que le parquet de Créteil pour des faits à Gentilly. 

Selon les premières constatations des enquêteurs, plusieurs des têtes de cochon supportaient une inscription "MACRON" écrite à l’encre bleue. 
 
L’enquête, qui a été confiée à la brigade criminelle, est ouverte pour les infractions de "provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion" (délit faisant encourir 1 an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende) et pour "violence sans incapacité commise en raison de la race, l'ethnie, la nation ou la religion" (délit faisant encourir la peine de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende), a ajouté le parquet. 

Quelles sont les mosquées qui ont été prises pour cible ?

Le préfet de police, Laurent Nuñez, a indiqué qu'au moins "neuf têtes de cochon ont été retrouvées devant des mosquées", "quatre à Paris et cinq en petite couronne" et n'a pas exclu "qu'on en découvre d'autres".

Selon le parquet de Paris, à la mi-journée, les faits visés par cette enquête sont localisés à proximité immédiate des mosquées franciliennes suivantes :

Les inscriptions "MACRON" ont été constatées au 47 rue de Javel, 28 rue Myrha,  17 rue Etienne Marey, 70 rue des Sorins et 51 rue Racine.

"Des actions d'ingérence étrangères" ?

Lors d'un point presse tenu à la mi-journée, le préfet de police, Laurent Nuñez a envisagé l'hypothèse d'une série d'actes malveillants d'ingérence étrangère. "On ne peut s'empêcher de faire des rapprochements avec des actions précédentes (...) dont il a été avéré que c'étaient des actions d'ingérence étrangère", a-t-il déclaré, appelant toutefois à rester "très prudent".

Il faisait référence à de précédentes affaires, attribuées de possibles ingérences étrangères. En novembre 2023, la France avait mis en cause un réseau russe dans "l'amplification artificielle et la primo-diffusion sur les réseaux sociaux des photos des tags représentant des étoiles de David" à Paris. Après plusieurs dizaines de tags, un couple moldave avait été arrêté.

Par ailleurs, quatre hommes de nationalité bulgare seront jugés à l'automne à Paris pour leur rôle dans l'affaire des "mains rouges" (tags à la portée hautement symbolique peints sur le Mémorial de la Shoah en mai 2024) qui avait suscité l'indignation, d'autant plus qu'elle semble s'inscrire dans une stratégie de déstabilisation politique à plus grande échelle.

Indignation générale de la classe politique

"Profanation", "abjection absolue"; "provocations intolérables": la classe politique s'est indignée de concert après la découverte de ces têtes de cochon devant plusieurs mosquées. 

"C'est l'indignation (...) C'est absolument inadmissible (...) j'espère qu'on retrouvera celles et ceux qui ont pu commettre cette sorte de profanation", a notamment réagi Bruno Retailleau devant la presse à l'issue d'une réunion des dirigeants de LR, en début de matinée. "La République, c'est la laïcité. Mais la laïcité, c'est précisément les conditions d'une liberté pour que chacun puisse exercer le culte" de son choix, a-t-il poursuivi.

La présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, estime, de son côté, que la République devait "protéger les croyants devant les profanations de leurs lieux de culte qui se multiplient". Gabriel Attal, président de Renaissance, a quant à lui exprimé son "soutien aux fidèles et aux responsables de ces mosquées, ainsi qu'à tous les musulmans de France". "En France, la haine anti-musulman, comme toutes les haines, n'a pas droit de cité", a-t-il martelé. 


Enfin, du côté du Rassemblement national, Thomas Ménagé, porte-parole du groupe RN à l'Assemblée, a qualifié cet acte de "provocations intolérables" à l'encontre des Français de confession musulmane.

Jean-Luc Mélenchon dénonce "l'islamophobie" qui "se déchaîne en France"

Plusieurs personnalités de gauche ont aussi vivement dénoncé ces actes. "Au début la fachosphère s'en prenait aux clandestins, puis est venu le tour des immigrés en situation régulière, ensuite celui des binationaux, maintenant les Français musulmans sur leurs lieux de culte (...) L'identité de la France, c'est Liberté, Égalité, Fraternité !", a déploré le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.

Le sénateur communiste, Ian Brossat, a fait part d'une "abjection absolue. Le racisme tisse sa toile haineuse partout. Nous ne devons pas laisser faire !". "L'islamophobie est un cancer de la société. Soutien à nos compatriotes musulmans encore une fois visés", a commenté de son côté le coordinateur de LFI, Manuel Bompard. "Chauffée à blanc par le soutien à (Benjamin) Netanyahu et les saillies du ministre de l'Intérieur ('À bas le voile') et de son entourage préfectoral ('Rima Hassan Hamas mafieuse') l'islamophobie se déchaîne en France", a dénoncé le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon.

La France compte entre cinq et six millions de musulmans pratiquants et non-pratiquants, ce qui fait de l'islam la deuxième religion du pays et de la communauté musulmane française la première en Europe.

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