Sharon Tate : comment son meurtre a chamboulé les sixties

"L'Heure du Crime" revient sur le meurtre de Sharon Tate. L'actrice, tuée par la secte dirigée par Charles Manson, a bouleversé les États-Unis au moment de sa mort.

L'actrice Sharon Tate avant son assassinat en 1969.

Crédit : AFP / Archives

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L'ENQUÊTE - Meurtre de Sharon Tate : pourquoi Manson a ordonné l'assassinat de l'actrice ?

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Au mois de mai 1968, une jeune actrice américaine, blonde et bronzée, posait en bikini sur une plage de Cannes, invitée du 21e Festival du Film. Elle y accompagnait son mari, un réalisateur promis à la célébrité, Roman Polanski. Un an plus tard, Sharon Tate, 26 ans, enceinte, mourait lors d'une nuit de terreur à Hollywood sous les coups de couteaux d'une bande de hippies illuminés guidés par un sombre gourou, Charles Manson. Cinq morts ce soir-là, même si l'histoire ne va retenir que le visage et le nom de Sharon Tate.

L'affaire va glacer d'effroi l'Amérique et le monde. L'enquête va plonger dans les méandres de l'organisation de Charles Manson : la Famille. Les assassins vont être arrêtés. Ils vont parler, témoigner. Malgré une avalanche de détails, les zones d'ombre, les mystères et les interrogations vont persister. Charles Manson et les cinq adeptes seront finalement condamnés à la prison à vie, mais ils n'ont jamais livré tous leurs secrets.

Le 19 novembre 2017, Charles Manson, 83 ans, est retrouvé mort dans sa cellule de la prison de haute sécurité de Corcoran, en Californie. Une croix gammée tatouée sur le front, il se disait persécuté, convaincu qu'on l'empoisonnerait un jour ou l'autre avec un air toxique.

C'est un moment de basculement

Philippe Coste, journaliste

La mort de Sharon Tate a profondément marqué les États-Unis. "C'est le moment où Hollywood et le monde du divertissement américain ont pris un aspect controversé et ont commencé une guerre des cultures aux États-Unis", décrit Philippe Coste, journaliste correspondant aux États-Unis.

Évoquant une "revanche de l'establishment ou des conservateurs aux États-Unis contre le milieu d'Hollywood, qui était censé représenter la libération des mœurs", Philippe Coste explique qu'il "commence à y avoir un regard accusateur sur ce monde". Roman Polanski a toutefois défendu sa femme. "Polanski défendra Sharon Tate plusieurs fois en disant que sa vie n'avait rien de sulfureux, qu'elle n'avait aucun lien avec ces actes diaboliques, qu'elle ne vivait pas un monde qui pouvait l'exposer à de telles horreurs".