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Affaire Polanski : le viol a perpétuité de Beverly Hills

"L'Heure du Crime" revient sur l'affaire Polanski. Le réalisateur, aujourd'hui âgé de 89 ans, est toujours visé par un mandat d'arrêt international depuis 1978.

Roman Polanski à Paris, en 2019
Crédit : Jan Graczynski/SipaPress
L'INTÉGRALE - L'affaire Polanski : le viol a perpétuité de Beverly Hills
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L'ENQUÊTE - L'affaire Polanski : l'éternel fugitif
00:13:52
Jean-Alphonse Richard
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Il y a 46 ans, le cinéaste Roman Polanski était arrêté pour le viol de Samantha Gailey, une jeune adolescente de 13 ans qui rêvait de devenir actrice. Personne ne se doutait alors que cette affaire allait traverser les décennies et faire du réalisateur un éternel fugitif.

Le vendredi 11 mars 1977, le détective Philip Vannatter feuillette les procès-verbaux de la nuit et l'un d'eux retient son attention. La veille, un officier s'est présenté au domicile de Susan Gailey. Cette femme a dénoncé une agression sexuelle qu'aurait subi dans la journée sa fille, Samantha, 13 ans, et fait savoir qu'elle a été contrainte d'avoir une relation intime avec le dénommé Roman Polanski

Le détective débarque dans l'après-midi au Beverly Wilshire Hotel, où se trouve Roman Polanski. Il lui annonce qu'il est en état d'arrestation. Le suspect est conduit devant le juge, informé d'une accusation de viol le concernant. Polanski dit tout ignorer de cette histoire. Il est libéré après avoir versé 2.500 dollars de caution.

Polanski condamné par la justice américaine

Le 24 mars, la jeune Samantha Gailey est  auditionnée par un Grand Jury. Elle raconte dans le détail comment Polanski lui a servi du champagne, qu'elle a bu tout au long de la séance photo avec Roman Polanski. Ce dernier lui a proposé un comprimé de Qaalude, drogue à la mode, aux effets euphorisants. "Je pense que j'étais ivre sinon  je ne l'aurais pas pris" témoigne t-elle.

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Des photos sont prises dans le jacuzzi. Elle accepte de se déshabiller complètement. Il se déshabille à son tour et la rejoint. Elle se dit mal à l'aise et prétexte avoir de l'asthme, fait savoir qu'elle aimerait rentrer chez elle. "Il m'a dit d'aller dans l'autre pièce et de m'allonger. Je voulais répondre non parce que j'avais peur, mais j'y suis allée", raconte Samantha Gailey. "Il m'a enlacée et il m'a embrassée", ajoute-t-elle avant de décrire une relation sexuelle. 

Le 15 avril 1977, Roman Polanski est poursuivi pour viol sous l'usage de drogue, violence obscène sur une enfant de moins de 14 ans et perversion. Le 8 août, il plaide coupable devant le juge Laurence Rittenband. Seul le délit de rapport sexuel illicite avec une mineure est retenu. Des discussions autour de la peine s'engagent jusqu'au 19 septembre, date à laquelle le cinéaste est condamné à 90 jours de prison.

En attendant de se présenter au centre de détention d'El Chino, Roman Polanski voyage en Europe. Il est incarcéré le 16 décembre. Détenu modèle, il est libéré après 42 jours de détention pour conduite exemplaire.

Une peine jugée trop légère

Trois jours après la sortie de prison, le juge décide que la place du condamné est dans un pénitencier fédéral. Le 30 janvier 1978, trois jours après la sortie de prison de Roman Polanski, le juge Rittenband, qui l'avait condamné, prend connaissance des rapports des psychologues qui ont favorisé la sortie anticipée de prison. 

Les experts excluent que l'individu soit sujet aux obsessions lubriques d'un pédophile. Mais, le Juge Rittenband estime que le cinéaste a bénéficié d'un traitement de faveur. Il laisse entendre qu'après 120 jours, Polanski pourra être libéré et expulsé des États-Unis.

Roman Polanski est tombé sur un juge extrêmement particulier

Me Delphine Meillet, avocate de Roman Polanski

"Roman Polanski est tombé sur un juge extrêmement particulier qui a sollicité cette affaire alors qu'il n'était pas désigné, il l'a voulue. Parce qu'il avait soif de gloire comme personne. Il s'était déjà arrangé précédemment l'affaire Marlon Brando, l'affaire Gary Grant, l'affaire Elvis Presley…", raconte Me Delphine Meillet, avocate de Roman Polanski.

Le 31 janvier, veille de sa convocation au tribunal, Roman Polanski emprunte 1.000 dollars au producteur Dino de Laurentiis, et embarque sur un vol de la British Airways en direction de Paris où il se réfugie dans l'appartement qu'il possède, avenue Montaigne. "Il faut savoir que Roman Polanski n'a jamais été interdit de quitter le territoire", précise son avocate. Un mandat d'arrêt international est rédigé contre lui. Dans les années qui suivent, ses avocats vont tout faire pour trouver un arrangement avec les juges qui ont hérité du dossier.

Le 23 février 2003, Samantha Gailey, désormais Samantha Geimer, 40 ans, vient témoigner du cas Polanski à la télévision...Elle rappelle le viol dont elle a été victime mais comprend que le réalisateur ait décidé de fuir les États-Unis. Samantha Geimer souhaite qu'il soit mis fin aux poursuites.

Arrêté 30 ans après les faits

Le 26 septembre 2009, Roman Polanski, 76 ans, est arrêté à sa descente d'avion par deux policiers suisses, sur le tarmac de l'aéroport de Zurich. Les fonctionnaires sont porteurs d'un mandat d'arrêt international émanant des États-Unis. Polanski est incarcéré pendant deux mois puis assigné à résidence, avec port d'un bracelet électronique, dans un chalet qu'il possède à Gstaadt.

Après huit mois de bagarre judiciaire, la ministre suisse annonce que Roman Polanski ne sera pas extradé. Le tribunal pénal fédéral indique que les États-Unis ont refusé obstinément de leur fournir une pièce du dossier. Les États-Unis ne vont rien lâcher puisque cinq ans après la Suisse, c'est en Pologne qu’il vont tenter une deuxième capture. Le 29 octobre 2014, il est discrètement interpellé par la police de Cracovie.

Cette fois, Polanski n'est pas écroué mais il lui est demandé de rester à la disposition du tribunal. Quatre mois plus tard, il comparait devant le tribunal de Cracovie. Le 30 octobre 2015, les juges de Cracovie se prononcent contre l'extradition. Ils estiment que Polanski a intégralement purgé la peine qui lui avait été infligée. 

À l'heure actuelle, le nom de Roman Polanski, âgé de presque 90 ans, figure toujours sur la notice rouge d'Interpol signalant les fugitifs. Il s'était dit prêt à retourner aux États-Unis, à condition qu'il ne soit pas incarcéré. 

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