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Serge Atlaoui, qui a passé 19 ans en prison en Indonésie, prépare son retour en France
Crédit : RTL
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La fin d'un cauchemar de presque 20 ans. Serge Atlaoui, ce Français accusé d'avoir participé à l'installation d'un laboratoire d'ecstasy près de Jakarta en Indonésie, doit être remis aux autorités françaises ce mardi 4 février. C'est le résultat de plusieurs années de tractation. Il avait été arrêté en 2005 avant d'être condamné à mort en 2007.
Olivier Geay, directeur adjoint de la rédaction de RTL, échange avec le Français depuis des années. Un lien qui est né un peu par hasard. "J'ai sympathisé avec un journaliste de Jakarta qui m'a confié qu'il y avait quelques téléphones portables discrètement utilisés dans les prisons. J'ai donc réussi à le joindre certains soirs, quand les grilles des cellules étaient fermées et quand les gardiens dormaient", raconte-t-il.
Leurs conversations commencent en mai 2007 et dès le début, Serge Atlaoui jure qu'il est innocent, qu'il n'est qu'un artisan soudeur à qui on a proposé une mission en Indonésie pour installer des machines industrielles, ignorant qu'il s'agissait d'un futur laboratoire d'ecstasy.
"Quand ils nous ont arrêtés, ils n'ont pas trouvé ne serait-ce que le quart d'un ecstasy. J'en connais un ici, un Hollandais, ça fait déjà huit ans qu'il est condamné à mort. Le plus long détenu avec la peine de mort, ça fait 32 ans qu'il est en prison", détaillait Serge Atlaoui en 2007.
L'artisan soudeur expliquait alors qu'il avait plus "peur de vivre que d'être fusillé". "Si je dois passer toute ma vie ici ou passer 30 ans, ce n'est plus une vie. On n'appelle plus ça vivre", confiait-il.
Plusieurs fois le contact est rompu entre les deux hommes au gré des changements de prison de Serge Atlaoui. Le Français est finalement envoyé sur une île proche de Java, l'enfer sous les tropiques. Là-bas sont enfermés les trafiquants de drogue, les terroristes, les pires criminels du pays. Chaleur étouffante, promiscuité, absence d'hygiène, les conditions de détention sont terribles.
"Je suis à 15.000 kilomètres de ma famille. Je ne peux pas avoir de visite. En quatre ans, j'ai vu ma femme quatre fois. Donc c'est pour vous dire. Pour le reste, je n'ai vu personne d'autre encore. Personne. C'est très dur. Très dur", témoignait-il, désespéré, sur RTL en 2009. Il a notamment vu certains de ses voisins de cellule partir pour le peloton d'exécution. "Ça fait un peu flipper", confiait-il.
Quand ils viennent les chercher après la fermeture des portes, ils savent très bien que l'exécution va suivre.
Sabine Atlaoui, la femme de Serge Atlaoui
En 17 années dans le couloir de la mort, Serge Atlaoui a plusieurs fois eu peur d'être exécuté, surtout en février 2015 lorsqu'un nouveau président est élu en Indonésie en promettant d'éradiquer les trafics de drogue. Il ordonne l'exécution de condamnés, y compris des Occidentaux. Dans la prison de Serge Atlaoui, les gardiens viennent la nuit chercher les condamnés dans leurs cellules pour les fusiller.
Un cauchemar décrit par son épouse Sabine. "Ils ne sont pas avertis, il n'y a personne qui les avertit. Il y a deux personnes qui ont été exécutées en janvier, qui étaient dans cette prison, dans la leur. Donc l'ambiance aussi, tout le monde a peur en fait. Quand ils viennent les chercher après la fermeture des portes, ils savent très bien que l'exécution va suivre", détaillait-elle sur RTL.
Finalement, quelques heures avant d'être fusillé, le nom de Serge Atlaoui est retiré de la liste des condamnés grâce à la mobilisation des diplomates français. C'était en 2015, Serge Atlaoui va finalement encore rester dix ans en prison. Dix ans loin de sa famille à se battre contre un cancer et contre l'indifférence de la justice indonésienne, jusqu'à l'élection d'un nouveau président, en octobre dernier, enfin ouvert au dialogue avec la France. Sa libération s'est réglée lors de discrètes conversations avec Emmanuel Macron.
Dans quelques heures, le cauchemar indonésien de Serge Atlaoui sera enfin terminé. Encore quelques jours de patience, et puis il pourra enfin faire la connaissance de ses cinq petits-enfants nés durant sa détention. Il sera par ailleurs présenté ce mercredi 5 février au parquet de Bobigny.
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